Mettre l’argent là où il faut !

Des aires industrielles et des zones franches pour accueillir les sociétés du Nord.

Publié le 8 mars 2004 Lecture : 2 minutes.

De passage à Tunis en avril 2003, Romano Prodi, président de la Commission européenne, a eu ces mots : « Les Européens qui roulent en Volkswagen, Mercedes, Peugeot, roulent aussi tunisien. » Une formule peut-être un peu trop flatteuse, mais bien réelle, envers la Tunisie qui a été le premier pays à signer un accord d’association avec l’UE en 1995. Dans l’industrie des composants automobiles, cinq des huit principaux fournisseurs du marché européen fabriquent ou sous-traitent en Tunisie les câbles électriques, les vitres, et parfois d’autres composants comme les volants moteurs, les couronnes de démarreurs, les pots d’échappement, les amortisseurs et les filtres à air. Les marques automobiles citées et bien d’autres se fournissent chez des manufacturiers attitrés qui ont investi en Tunisie.
Leurs filiales font partie des deux mille six cents entreprises à capital totalement ou partiellement détenu par des étrangers implantés en Tunisie. Elles sont, pour la plupart, localisées dans la soixantaine d’aires industrielles et les deux zones franches de Bizerte et de Zarzis, ou dans le technopôle des communications d’El-Ghazala (Ariana). Alcatel, Siemens, Pirelli, Aventis, Lee Cooper, Benetton, Yves Saint Laurent, Kookaï, Danone, Club Med sont quelques exemples des grands groupes ayant choisi la Tunisie.
Ces entreprises, qui bénéficient du statut offshore pour la plupart, sont originaires pour environ 75 % des grands pays européens : France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Portugal, Espagne, Belgique, Pays-Bas, etc. Les raisons de leur implantation sont multiples : proximité de l’Europe, environnement des affaires favorable, y compris le libre transfert des capitaux et de leurs revenus, infrastructures de transport, de télécommunications et de fournitures d’énergie modernes, avantages comparatifs en matière de coûts, qualité de vie. La main-d’oeuvre – notamment féminine – est éduquée et abondante, et le pays regorge de ressources humaines qualifiées dans les spécialités technologiques et de gestion. À cela s’ajoute le fait que la Tunisie a mis en place un guichet unique d’accueil des investisseurs qui réduit considérablement les délais administratifs d’implantation.
Ces atouts font de la Tunisie une région attractive pour des délocalisations destinées à renforcer la compétitivité des entreprises européennes.
Les industries des composants automobiles sont, avec celles de l’électronique, de l’électrique et de la mécanique, ainsi que les activités liées aux nouvelles technologies de l’information (notamment les centres d’appels), les secteurs qui connaissent un engouement assez spectaculaire des investisseurs étrangers. Même dans le secteur traditionnel du textile, qui représente la moitié des exportations du pays, de nouvelles niches sont en train d’apparaître (tissus, fils et matières premières) destinées au prêt-à-porter haut de gamme.

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