Gisèle Kashibonda, République démocratique du Congo

Publié le 8 mars 2004 Lecture : 1 minute.

« J’étais chargée de sensibiliser les femmes sur leurs droits pour le compte d’une association, dans la plaine de la Ruzizi, à l’est du pays, quand j’ai été arrêtée par les forces interahamwes. C’était en octobre 2002. Le village où je logeais avait quasiment été déserté. Les hommes de l’Interahamwe n’ont pas eu de mal à me débusquer. Ils m’ont d’abord violée avant de m’emmener dans leurs quartiers généraux, non loin du petit village où nous nous trouvions. Je suis restée dix-huit jours entre leurs mains, avec d’autres prisonnières. Pas un ne passait sans que je subisse des violences sexuelles. Nous étions également contraintes d’effectuer diverses tâches ménagères et autres travaux forcés pour eux. Un jour, je suis allée à la rivière avec une femme qui connaissait bien la région. Elle m’a montré la forêt, très dense à cet endroit, et le chemin que je devais emprunter pour m’échapper. J’ai marché, sans manger ni dormir, jusqu’à ce que j’arrive dans la partie dominée par les rebelles. Ils m’ont, eux aussi, capturée, croyant que j’étais une partisane de l’Interahamwe. Les rebelles m’ont enfermée dans une petite cellule que je partageais avec trois hommes. Quand les affrontements entre les Interahamwes et les rebelles ont éclaté, nous avons pu prendre la fuite. Je me suis cachée à Bukavu, chez des amis. De là, j’ai regagné clandestinement Nairobi, où je me suis envolée pour la France. Aujourd’hui, je suis réfugiée politique à Paris. Je continue mon combat pour que les femmes ne soient plus les premières victimes des conflits armés.

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