Dette extérieure : la Tunisie est-elle vraiment souveraine ?
En pleine spirale de l’endettement, la Tunisie a vu ses créances augmenter auprès de nombreux bailleurs internationaux. Face à leur poids grandissant, Kaïs Saïed peut-il toujours brandir la carte de la souveraineté nationale ?
La nouvelle, il y a un mois, avait suscité une réponse musclée du président tunisien : « Nous plaçons notre souveraineté au dessus de tout, notre dignité avant tout. Il n’est pas permis à quiconque d’interférer dans nos affaires internes. » Kaïs Saïed réagissait ainsi à l’abaissement par l’agence de notation Moody’s, le 14 octobre, de la note souveraine du pays, de B3 à Caa1, avec perspective négative.
Pour l’agence financière, des réformes seront nécessaires pour rééquilibrer les finances publiques et assurer la viabilité de la dette. En creux, c’est l’incertitude qui pèse sur la gouvernance tunisienne depuis le 25 juillet qui est en cause. De sorte que certains, à commencer par le chef de l’État, y voient une forme d’ingérence dans la politique du pays.
Spirale de l’endettement
Selon le ministère tunisien de l’Économie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, la « dette publique extérieure » (qui sert à faire fonctionner l’administration centrale et nourrit le budget de l’État) était de 49,93 % du PIB en septembre 2021, après avoir dépassé la barre des 50 % en juin (contre 33,29 % en 2015). Elle a atteint un montant total de près de 6,2 milliards de dinars.
La Tunisie consacre 25,8 % de ses ressources au remboursement de la dette extérieure
D’après les estimations du dernier rapport du FMI publié en février dernier, le total de la dette extérieure du secteur public (État, entreprises publiques garantie par l’État et Banque centrale pour la balance des paiements) et de celle du secteur privé est passé de 84,6 % du PIB en 2017 à 94,7 % en 2020. Les estimations prévoient qu’elle dépassera les 100 % du PIB dès 2022 pour redescendre progressivement à 95,7 % du PIB en 2025.
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