Automobile : « Le Maroc est entré dans la ligue des pays les plus intégrés »
Malgré l’impact du Covid-19 et la crise des semi-conducteurs, Renault maintient sa position de leader sur le marché marocain grâce à ses deux usines de Tanger et Casablanca. Marc Nassif, directeur général dans le royaume, détaille la stratégie et les ambitions continentales du constructeur.
Aux commandes de Renault depuis juillet 2020, l’Italien Luca De Meo en a changé l’organisation en s’inspirant de ce qu’il a vécu chez Volkswagen, structuré autour des patrons de marques, et non des zones géographiques. Depuis décembre 2020, exit donc les puissants patrons de région du constructeur automobile français. Fabrice Cambolive, qui présidait jusque-là aux destinées de la zone Afrique–Moyen-Orient–Inde est désormais le pilote opérationnel et commercial de la marque Renault sur tous les continents, tout comme Denis Le Vot pour Dacia.
Les deux patrons de marque définissent chacun des politiques commerciales et marketing différentes tout en ayant à cœur le même leitmotiv stratégique que Luca De Meo, déjà adopté par leur concurrent Stellantis : il est plus important de créer de la valeur ajoutée que d’augmenter ses volumes ou parts de marché. Sur le continent, plutôt que de se disperser, l’objectif est avant tout d’optimiser la domination de Renault et Dacia au Maghreb. La commercialisation des véhicules au sud du Sahara, où le constructeur automobile français est peu présent, a été complètement déléguée aux distributeurs.
Il n’est plus question comme jadis d’y conquérir des positions fortes. Dans cette nouvelle organisation, le Maroc reste donc au cœur du dispositif Renault. Ses deux marques y détiennent conjointement autour de 40 % de part de marché. Mais, surtout, ses deux usines de Tanger Med et Casablanca, d’une capacité conjointe de 440 000 véhicules par an, tournées vers l’Europe et l’Afrique, sont devenues incontournables.
Dirigeant Renault Maroc depuis janvier 2016, Marc Nassif, Français d’origine égyptienne de 59 ans, est devenu de facto le véritable « patron Afrique » du constructeur automobile compte tenu de la nouvelle organisation et du pivot industriel que constitue le royaume chérifien. Il revient pour Jeune Afrique sur les challenges qu’a dû affronter son groupe au Maroc et sur le continent aux niveaux industriel et commercial, ainsi que sur la réorientation stratégique de son groupe.
Jeune Afrique : Comment évoluent les ventes de Dacia et Renault au Maroc avec le double impact de la pandémie et de la pénurie de semi-conducteurs ?
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