Aïcha Dabalé, Djibouti

Publié le 8 mars 2004 Lecture : 1 minute.

« 27 septembre 1997 : cette date est gravée à jamais dans ma mémoire. Je vivais en Éthiopie, avec mon époux, opposant de la première heure au régime du président Ismaël Omar Guelleh. Dans ce grand pays voisin de Djibouti, je travaillais pour une association franco-monégasque. Tout se passait relativement bien jusqu’à cette nuit du 27 septembre 1997, quand des soldats éthiopiens ont fait irruption chez nous. Sans ménagement, ils nous ont poussés, mon mari et moi, du bout de leurs armes, jusqu’à leur véhicule. On a roulé toute la nuit, sur une piste cahoteuse, sans que l’on sache on nous emmenait. J’étais enceinte de quelques semaines. Et l’angoisse mêlée aux secousses ont déclenché de violentes douleurs dans mon ventre. Arrivés au terme de notre périple, j’ai réalisé que nous faisions partie d’un convoi d’opposants au régime que l’armée éthiopienne était chargée d’extrader. Immédiatement, j’ai demandé à consulter un médecin. On me l’a refusé. Après une semaine passée dans la terrible prison de Gabode, on m’a inculpée pour assassinat et terrorisme alors que je ne voulais qu’une chose : voir un médecin. Les conditions de détention étaient terribles. Et les douleurs devenaient insoutenables. J’ai même eu une hémorragie. Là encore, on a refusé que je sois soignée. Grâce à la mobilisation de diverses associations, on m’a finalement accordé le droit aux soins. Presque neuf mois après mon arrestation, j’ai été hospitalisée d’urgence. Une semaine avant mon accouchement, j’ai pu fuir le pays et me réfugier en France.

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