3 questions à Cheikh Hassan Dahir Aweys

Président du Conseil islamique de Somalie et chef spirituel des Tribunaux islamiques. Soupçonné d’avoir des liens avec les réseaux d’al-Qaïda, il figure sur la liste noire des États-Unis.

Publié le 8 janvier 2007 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Quel diagnostic faites-vous de la situation en Somalie ?
Cheikh Hassan Dahir Aweys : Nous sommes en guerre parce que le gouvernement fédéral de transition et l’Éthiopie occupent notre pays avec le feu vert de la communauté internationale. Nous ne pouvons pas accepter cette invasion. Il faut arrêter cette violation de nos droits. Nous considérons, vu ce que nous avons accompli, que nous avons droit à la reconnaissance et au respect de la communauté internationale. Personne avant nous, et surtout pas elle, n’avait réussi à ramener la paix ici. Mais, en fait, on nous attaque parce que nous sommes musulmans. Comme les talibans. On nous hait à cause de notre religion. La communauté internationale ne veut pas récompenser nos efforts.
On dit précisément que vous étiez en train de devenir les nouveaux talibans de l’Afrique de l’Est, que vous avez des liens avec al-Qaïda et les réseaux terroristes
Qu’ont-ils fait de mal après tout les talibans ? Ils n’ont commis aucun crime. Au contraire, ils ont été attaqués par les États-Unis et l’Otan. Si l’Europe et l’Otan veulent avoir des contacts avec nous, nous sommes prêts. Mais si nous sommes attaqués, nous nous défendrons par tous les moyens possibles et imaginables. Quant aux réseaux terroristes, faut-il considérer que l’on est terroriste dès l’instant où l’on refuse d’obéir les yeux fermés aux États-Unis ?
Quel projet vouliez-vous pour la Somalie ?
Nous voulons connecter notre peuple avec Dieu et installer une société fondée sur la loi islamique, la charia. Le peuple doit obéir à l’islam. C’est cela qui nous avait permis d’ailleurs d’unifier une grande partie de la Somalie. C’est cela qui nous donne notre force. Le gouvernement fédéral de transition est laïc. Il ne pourra pas réunir les Somaliens parce qu’il est faible.

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