La radio est encore en panne !

Publié le 8 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Quel malade se présentant à l’hôpital pour un examen n’a pas entendu : « Excusez-nous, l’appareil est en panne. Revenez ? » Et le malade revient et revient encore jusqu’à ce que, découragé (et s’il a de l’argent), il aille faire cet examen ailleurs. Ces situations sont fréquentes, banales même. Chaque médecin africain les connaît, y compris des histoires d’appareils, neufs et payés, n’ayant jamais fonctionné. Ces dysfonctionnements sérieux ont au moins deux causes : l’absence d’ateliers de maintenance efficaces et l’insuffisance des contrats d’entretien. Certes, les « services techniques » apparaissent dans la plupart des organigrammes hospitaliers. Mais ils sont le plus souvent mal installés, mal équipés. Ils disposent rarement de techniciens expérimentés et polyvalents formés sur place ou dans des stages réellement adaptés à ce qu’on attend.

Certes, il faut aussi des ingénieurs de maintenance : sortant des écoles réputées, ils ont parfois des difficultés dans un environnement technique très différent de celui qu’ils ont connu. Ils ont maintenant la possibilité d’obtenir des consultations techniques par Internet… lorsque les installations le permettent. Mais rien ne remplacera la présence sur place de techniciens adroits pouvant réparer sans délai de nombreuses petites pannes susceptibles d’interrompre des activités importantes. Autres responsables des pannes prolongées : les contrats d’entretien, qui ne garantissent à peu près rien.

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Mon expérience m’a conduit à signer des « contrats à pénalité » : la société s’engagea à réparer toutes les pannes dans un délai de quinze jours. Au-delà, elle paie une pénalité quotidienne, égale à deux fois le montant quotidien du contrat d’entretien. En contrepartie, l’établissement doit payer régulièrement des contrats plus chers, mais ils sont finalement moins onéreux que la non-utilisation d’un appareil ou son remplacement. Contrats d’entretien sérieux et ateliers techniques fonctionnels sont donc indispensables. Autrefois, à l’Institut de cardiologie d’Abidjan, après les salles d’opérations et de cathétérismes très modernes, les visites se terminaient par l’atelier technique, sans lequel l’établissement n’aurait pas pu fonctionner régulièrement.
Un mot des appareils offerts par de généreux donateurs. Ils peuvent ne jamais être utilisés parce que inadaptés et, le plus souvent, ne pas être réparés après une panne (sauf contrat signé au départ par les donateurs). Que conclure ? Que la maintenance est une affaire d’État aussi importante que l’achat des matériels. C’est une urgence médicale absolue.

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