Israël-Palestine : les clés de la paix

Publié le 8 janvier 2007 Lecture : 3 minutes.

Mon livre, Palestine : Peace Not Apartheid, publié en novembre dernier, expose ce que je pense de la situation dans les Territoires occupés et recommande une ligne de conduite qui ouvrirait la voie à une paix permanente pour Israël et ses voisins. La connaissance que j’ai du sujet est fondée sur mes voyages dans la région depuis trente-trois ans, sur une étude approfondie et mon implication dans les pourparlers en tant que président, ainsi que sur les responsabilités que j’ai exercées dans les opérations de contrôle des élections palestiniennes en 1996, 2005 et 2006.
Voici quelques points essentiels de ce livre. De nombreux civils innocents ont été tués des deux côtés, et cette violence et toute forme de terrorisme doivent cesser. Depuis trente-neuf ans, Israël occupe des territoires palestiniens, et a annexé et colonisé des centaines de sites jugés particulièrement importants. Souvent chassés de leurs maisons, de leurs terres et de leurs lieux de culte, les Palestiniens qui résistaient ont été durement réprimés. Il existe une ségrégation forcée entre colons israéliens et citoyens palestiniens, avec un système complexe de laissez-passer pour les Arabes qui se présentent aux multiples postes de contrôle israéliens.

Un mur immense serpente entre des fragments de ce qui reste de la Cisjordanie, construit sur des terrains appartenant à des familles arabes où les arbres ont été arrachés au bulldozer, et manifestement destiné à permettre d’annexer d’autres territoires et à protéger les colonies israéliennes. En plus de ce mur, le contrôle par les Israéliens de la vallée du Jourdain enfermera complètement les Palestiniens dans un territoire réduit et morcelé. Gaza est entouré d’une barrière comparable avec deux issues seulement, sous contrôle israélien. Les citoyens qui s’y entassent n’ont aucun accès libre au monde extérieur.
Le peuple palestinien est actuellement privé du nécessaire par les restrictions imposées par Israël et les États-Unis sous prétexte que 42 % des électeurs ont voté pour le Hamas au début de 2006. Les fonctionnaires ne sont pas payés, et l’ONU estime que les rations alimentaires disponibles à Gaza sont l’équivalent de celles dont disposent les familles africaines les plus pauvres, dont la moitié survivent avec un repas par jour.
Mahmoud Abbas, en tant que Premier ministre, puis président de l’Autorité palestinienne et chef de l’OLP, tente de négocier avec Israël depuis près de six ans, sans succès. Les dirigeants du Hamas sont favorables à ces négociations, et s’engagent à en accepter les résultats, s’ils sont approuvés par référendum. Les résolutions de l’ONU, les accords de Camp David en 1978, ceux d’Oslo en 1993, la politique officielle des États-Unis et la feuille de route sont tous fondés sur le principe d’une évacuation par Israël des Territoires occupés. Les Palestiniens doivent, de leur côté, accepter l’engagement pris par les vingt-trois pays arabes en 2003 : reconnaître à Israël le droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières juridiquement reconnues. Ce sont les deux conditions sine qua non de la paix.

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Comme on pouvait s’y attendre, ces points ont été rarement évoqués, quand ils l’ont été, par les détracteurs du livre, et encore moins contestés ou rejetés. Il y a eu, au contraire, un déferlement d’attaques ad hominem prétendant que je suis un menteur, un plagiaire, un antisémite, un raciste, un bigot, un ignorant, etc. On lance contre moi des accusations fabriquées de toutes pièces : que j’ai affirmé qu’Israël pratique l’apartheid ; que le système de l’apartheid en Palestine est fondé sur le racisme ; et que les juifs contrôlent les médias américains.
Comme le recommande le rapport Hamilton-Baker, la reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens est la première condition d’un retour de la paix dans la région. Le rapport recommande également des pourparlers avec la Syrie concernant les hauteurs du Golan. Les deux recommandations ont été rejetées par le Premier ministre israélien.
Il est pratiquement impossible pour des adversaires implacables de fixer une date, un lieu, un ordre du jour et des procédures mutuellement acceptables. Un instigateur ou un intermédiaire extérieur est donc indispensable. Des pourparlers de paix ont été orchestrés par les États-Unis en 1978-1979 et par la Norvège en 1993 : ils ont été couronnés de succès. Si le gouvernement américain se refuse à assumer une responsabilité unilatérale, il existe une autre possibilité : le quartet international composé par les États-Unis, la Russie, l’ONU et l’Union européenne – toujours sous leadership américain. Une écrasante majorité de citoyens d’Israël, du Liban, de la Jordanie, de l’Égypte et de la Palestine veulent la paix et la justice pour tous ceux qui vivent en Terre sainte. Ce serait une honte que la communauté internationale soit incapable de les aider.

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