Dictatures et coups d’état : l’interminable liste

Publié le 8 janvier 2007 Lecture : 3 minutes.

Saddam Hussein n’est que le dernier d’une longue série de chefs d’État dont le règne ou la vie se sont achevés par une exécution, une mort violente, ou l’exil. Pour l’histoire, souvenons-nous de Mussolini pendu à un croc de boucher, de Hitler suicidé dans son bunker… Plus près de nous, le sort des souverains, présidents ou dictateurs déchus est variable : le Négus Haïlé Sélassié, assassiné en 1975, un an après avoir été détrôné, sans doute sur l’ordre du régime révolutionnaire instauré par Mengistu, devenu président de l’Éthiopie en 1977, renversé en 1991, jugé dans son pays pour crimes contre l’humanité, mais en exil au Kenya puis au Zimbabwe, qui refuse de l’extrader ; le Serbe Milosevic, mort en prison alors qu’il était jugé par le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie de La Haye ; le Chilien Pinochet, poursuivi et mort en liberté surveillée dans son pays ; le Libérien Charles Taylor, extradé du Nigeria pour être jugé par le Tribunal pénal international pour la Sierra Leone, et l’un de ses prédécesseurs, le sergent Samuel Doe, qui avait mis à mort William Tolbert, lui-même sauvagement assassiné ; Fodé Sankoh, chef rebelle devenu vice-président de la Sierra Leone, finalement poursuivi et mort en prison dans son pays ; le chef des Khmers rouges Pol Pot, mort paisiblement avant d’être jugé ; le Malien Modibo Keita, mort en prison après dix ans de détention, et son successeur, Moussa Traoré, renversé en 1991, condamné à mort, mais gracié par Alpha Oumar Konaré ; l’ex-empereur centrafricain Bokassa, exilé, rentré dans son pays, condamné à mort, gracié et finalement décédé chez lui ; le président roumain Ceaucescu, exécuté avec sa femme à la suite d’un simulacre de jugement ; le Tchadien Hissein Habré en exil au Sénégal, mais sans doute bientôt jugé ; les Haïtiens Jean-Claude Duvalier et Jean-Bertrand Aristide, en exil, l’un en France, l’autre en Afrique du Sud ; le Malgache Didier Ratsiraka, en exil en France ; le Congolais Lissouba au Royaume-Uni, puis en France ; le Mauritanien Ould Taya, exilé au Qatar, mais autorisé à revenir dans son pays…
Décédés loin de chez eux, le Ghanéen Nkrumah, mort en Roumanie après plusieurs années d’exil en Guinée, le Paraguayen Stroessner au Brésil, le Zaïrois Mobutu au Maroc, l’Ougandais Idi Amin Dada en Arabie saoudite, l’Allemand de l’Est Erich Honecker au Chili, le shah d’Iran en Égypte…
Retournés chez eux, le Mauritanien Moktar Ould Daddah (après vingt-trois ans d’exil en France), l’Algérien Ahmed Ben Bella, détenu de 1965 à 1980, puis exilé en Suisse et en France, avant de revenir en Algérie en 1990, Norodom Sihanouk (exilé en Chine et revenu régner au Cambodge jusqu’à son abdication), l’ancien président du Guinée-Bissau Nino Vieira (réfugié au Portugal à la suite d’un coup d’État et revenu au pouvoir), le Péruvien Fujimori au Japon puis au Chili, l’Argentin Jorge Rafael Videla (qui sera peut-être finalement jugé dans son pays).
Il y a certes une vieille tradition de droit d’asile. En Amérique latine, elle a même fait l’objet d’une véritable théorie juridique autour du leader péruvien Haya della Torre, qui passa six années à l’ambassade de Colombie au Pérou. L’ancien président du Panamá, Manuel Noriega, s’est réfugié chez le nonce apostolique avant de se rendre aux forces américaines qui le recherchaient pour l’amener aux États-Unis, où il a été condamné pour trafic de drogue et où il est toujours détenu.

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