Décrue terroriste

Publié le 8 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

La violence terroriste est loin d’avoir été complètement éradiquée en Algérie, mais l’année 2006 aura quand même été la moins meurtrière depuis le déclenchement de l’insurrection islamiste, en janvier 1992. Au cours des douze mois écoulés, 400 personnes ont été tuées dans des attentats ou des affrontements entre groupes armés et forces de l’ordre, contre 480 en 2005, dont 170 membres des forces de l’ordre (militaires, gendarmes, policiers et gardes communaux), et 500 en 2004.
Février a été le mois le plus « calme » (14 victimes) ; octobre le plus inquiétant, avec notamment, le 30, deux attentats spectaculaires à la voiture piégée contre des commissariats à Reghaïa et à Derguana (banlieue est d’Alger) qui ont rappelé de sinistres souvenirs ; et novembre le plus sanglant : 63 morts, dont 27 membres des services de sécurité et 35 islamistes.
Contrairement aux années précédentes, le mois de ramadan n’a pas été mis à profit par les terroristes pour mettre le pays à feu et à sang : 32 morts seulement. On se souvient que, lors du ramadan 1997, 1 000 personnes avaient été massacrées dans la nuit du 30 au 31 décembre, près de Relizane…
Les Groupes islamiques armés (GIA) ayant été presque entièrement liquidés, la majorité des attentats sont l’uvre du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui a récemment prêté allégeance à al-Qaïda. Les irréductibles du djihad, qui compteraient entre 500 et 800 hommes, rejettent la « réconciliation nationale » adoptée par référendum en septembre 2005 et ne veulent même pas entendre parler de trêve ou de négociation avec les autorités.
Bouteflika répète que, pour les terroristes désireux de se rendre, la « porte du pardon » reste ouverte, mais le gouvernement accroît parallèlement la répression contre les autres. « La lutte contre le terrorisme sera implacable et ne connaîtra aucun répit jusqu’à l’éradication totale de ce fléau », a rappelé le chef de l’État, fin décembre, devant les cadres de la nation.
Le GSPC a beau être ?affaibli par les désertions ?(300 de ses combattants ont été graciés à leur descente ?du maquis), sa capacité de nuisance reste importante. Le 10 décembre, un bus transportant des salariés de ?la société américano-algérienne Brown & Root-Condor a été mitraillé par un groupe terroriste à Bouchaoui, ?à deux pas du Club des pins, une station balnéaire ultrasécurisée où résident de nombreux dirigeants (voir aussi pp. 38-40).

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