Quels noms propres s’accordent au pluriel ?
Question posée par Hana Benyoussef, Lyon, France
Publié le 7 novembre 2005 Lecture : 1 minute.
Une chose est sûre : les noms de populations prennent systématiquement la marque du pluriel : les Tunisiens, les Bretons, les Wolofs, les Parisiens. Les autres noms propres, qu’il s’agisse de personnes, de lieux géographiques, de marques ou encore de titres d’oeuvres, sont en principe invariables. Mais, comme souvent en français, cette règle souffre des exceptions.
Ainsi les noms géographiques se mettent-ils au pluriel quand ils désignent plusieurs pays, fleuves, etc., de même nom : les Amériques, les Guyanes, les Voltas. Mais si l’on parle de plusieurs Amérique en termes sociologiques (pour opposer par exemple les riches et les pauvres), le singulier s’impose.
Pour ce qui est des personnes, on écrit en règle générale les Martin ou les Ouedraogo. Mais il est d’usage de rajouter un « s » à certains noms de familles illustres quand on évoque l’ensemble des membres de l’une ou l’autre de ces familles : les Scipions, les Condés, les Bourbons, les Tudors. Toutefois, les noms non francisés restent, eux, invariables. Exemple : les Habsbourg, les Romanov.
Prennent aussi la marque du pluriel les noms propres employés comme noms communs : des Césars, des Harpagons (c’est-à-dire des hommes comme César ou comme Harpagon). Une réserve : si un article singulier entre dans la composition du nom propre, celui-ci est invariable : des La Fontaine…
Les choses sont plus simples avec les noms de marques commerciales, qui ne se mettent en aucun cas au pluriel : deux Toyota, trois Coca-Cola. De même que les titres de revue, de journaux ou de livres : deux Jeune Afrique/l’intelligent, trois Nouvel Observateur, quatre Docteur Jivago.
En revanche, pour les oeuvres d’art désignées par le nom de l’artiste, les avis divergent. On devrait écrire des Raphaël et des Picasso, mais certains grammairiens tolèrent le pluriel : des Raphaëls, des Picassos.
