Prise de conscience

Publié le 7 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Un enfant africain meurt du paludisme toutes les trente secondes. Après des années de lutte, le fameux parasite Plasmodium falciparum reste l’une des premières causes de décès sur le continent. Aussi la mobilisation de centaines de chercheurs, responsables politiques, ministres africains, thérapeutes, représentants de la société civile et du secteur privé, qui se réuniront à Yaoundé dans les jours à venir, est-elle déterminante.
Du 13 au 18 novembre, la capitale du Cameroun accueillera la IVe Conférence panafricaine de l’Initiative multilatérale sur le paludisme (MIM), qui sera suivie, les 18 et 19 novembre, du Ve Forum du partenariat « Faire reculer le paludisme » (Roll Back Malaria). L’occasion de revenir sur les progrès réalisés et de mobiliser les moyens nécessaires pour poursuivre le combat. Il s’agit d’abord d’éliminer les nombreux obstacles qui empêchent encore les outils de prévention et les traitements efficaces à base d’artémisinine d’atteindre ceux qui en ont le plus besoin, et qui sont les plus vulnérables. Ce rassemblement sans précédent en Afrique permettra en outre de faire le point sur les dernières découvertes émergeant des travaux des chercheurs africains et occidentaux sur le paludisme, et de tracer de nouvelles perspectives.

Reste à savoir si ce nouveau rendez-vous se concrétisera par des mesures plus efficaces que toutes celles précédemment adoptées dans ce genre de cénacle. On peut raisonnablement le penser. Grâce à un plaidoyer très intense, le combat contre le paludisme est désormais inscrit, à côté du sida et des autres maladies, parmi les huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), et figure aujourd’hui en bonne place sur l’agenda international. Que ce soit à l’Union africaine, à l’Union européenne ou au G8, le paludisme fait l’objet d’une attention particulière.
Dans le même temps, les fonds récoltés, même s’ils ne sont pas encore suffisants, sont en augmentation régulière, signe d’une prise de conscience de plus en plus large des enjeux de cette mobilisation. On estime qu’il faudrait disposer de 3 milliards de dollars par an pour financer des activités de lutte antipaludéenne efficaces. Une somme que l’on peut juger considérable, mais qui demeure finalement très modeste au regard de l’ampleur de la pandémie.

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Hormis les souffrances humaines que provoque le parasite, le coût économique du paludisme est exorbitant. On estime qu’il fait perdre à l’Afrique environ 12 milliards de dollars par an, et que la croissance économique annuelle du continent en est réduite de 1,3 %, estime l’ONU. En consacrant à cette cause seulement le quart de ce que le Plasmodium falciparum fait perdre au continent, les pays africains associés à la communauté internationale tiennent ici l’opportunité de réaliser un formidable « retour sur investissement »… Pour le bien-être de tous.

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