Sanofi : « Nous renforçons notre présence industrielle en Afrique »

Pour le groupe pharmaceutique Sanofi, 2013 aura été marquée par des avancées stratégiques en Afrique. Quelles sont ses perspectives et ses projets pour cette région ? Didier Rousselle, vice-président Afrique, et Hugues Lebeau, vice-président affaires publiques intercontinental de Sanofi, répondent aux questions de « Jeune Afrique ».

Didier Rousselle (g) et Hugues Lebeau (d). DR

Didier Rousselle (g) et Hugues Lebeau (d). DR

Publié le 10 février 2014 Lecture : 3 minutes.

Inauguration d’une plate-forme logistique au Maroc, démarrage de la construction en Algérie de sa plus grande usine africaine, multiplication des partenariats avec les autorités de santé dans le champ du diabète et de la pédiatrie… Pour le quatrième groupe pharmaceutique mondial, 2013 aura été marquée par des avancées stratégiques sur le continent. Didier Rousselle, vice-président Afrique, et Hugues Lebeau, vice-président affaires publiques intercontinental de Sanofi répondent aux questions de Jeune Afrique.

Propos recueillis par Fanny Rey

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Jeune Afrique : Alors que Sanofi demeure le premier partenaire pharmaceutique de l’Afrique, quelles sont ses perspectives de croissance dans cette région ?

En 2013, nos ventes de génériques ont augmenté de 62 % en Afrique.

Didier Rousselle : Ces dernières années, notre croissance annuelle se maintient à environ 10%, notamment grâce à nos grandes avancées dans les champs du diabète, de la pédiatrie et des génériques. Nous avons des positions fortes au Maghreb, en Afrique du Sud, en Afrique subsaharienne francophone et en Egypte et nous progressons fortement en Afrique subsaharienne anglophone.

Comment comptez-vous y développer vos parts de marché ?

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DR : L’Afrique subsaharienne anglophone est une zone stratégique pour nos investissements, notamment du fait de sa croissance démographique. Mi-2012, nous avons acquis une ligne de génériques de Meidreich India, qui a permis à Sanofi d’étendre aux pays anglophones, dont le Nigeria, son portefeuille génériques. Cette année, nous attendons une croissance de 30 % en Afrique australe, en Afrique de l’Est et au Nigeria. Nous voulons arriver à une position de leader, comme dans le reste de l’Afrique.

Avec le démarrage des travaux de votre nouveau site industriel en Algérie, vous disposerez bientôt de huit usines en Afrique. Quels sont vos objectifs de production locale ?

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Hugues Lebeau : Nous renforçons incontestablement notre implantation industrielle sur le continent, que ce soit avec le démarrage des travaux de notre nouvelle usine en Algérie (qui aura une capacité de production de 100 millions d’unités par an dès 2017, ndlr) ou avec le renforcement des capacités de notre centre de distribution au Maroc. Aujourd’hui, 60 % de nos médicaments sont produits localement. Le but est que cette proportion atteigne 80 %, ce qui est déjà le cas au Maroc.

Pour en savoir plus sur Sanofi en Afrique : 
Sanofi : « Nos ventes ont progressé de 11 % sur le continent »
Sanofi se renforce en Afrique subsaharienne
Algérie : Sanofi construit son plus grand site en Afrique
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Les dossiers Santé de « Jeune Afrique » :
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Sur l’industrie pharmaceutique en Afrique :
Abdelghani El Guermaï : « Priorité à la production pharmaceutique marocaine ! »
Mouvement de fonds dans la pharmacie
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Où en est le développement africain de Zentiva, votre branche générique ?
DR : L’an dernier, nos ventes de génériques ont augmenté de 62 % en Afrique, ce qui représente environ 10 % de notre chiffre d’affaires et notre objectif est qu’il atteigne 25-30%.

Comment adaptez-vous votre offre à la transition épidémiologique en cours sur le continent ?

DR : Les maladies non transmissibles suivent une progression alarmante, une meilleure prise en charge de ces pathologies passe par la mise en place de partenariats. Concernant le diabète, notre challenge consiste à coopérer avec les autorités de santé pour dynamiser l’aide au diagnostic, notamment via la création de cliniques spécialisées. En parallèle, dans le cadre du programme e-diabète, nous contribuons à la formation des professionnels de santé.

HL : Nous profitons du boom digital et de l’essor de la télémédecine pour développer des projets, comme e-diabète (www.e-diabete.org), en partenariat avec l’Université numérique francophone mondiale, l’université Senghor (Egypte) et le Réseau en Afrique francophone pour la télémédecine (Raft). Nous avons également des initiatives comme Diabécole, en Algérie, un programme préventif destiné à accompagner les enfants diabétiques en milieu scolaire, en partenariat avec le ministère de la Santé. Nous sommes également impliqués dans la lutte contre le diabète au Maroc, en Côte d’Ivoire et en Egypte.

Quels sont les principaux défis auxquels le secteur pharmaceutique reste confronté, en Afrique ?

DR : Le réflexe protectionniste tend à s’y développer alors que les pays ont tout intérêt à exporter, ce qui est paradoxal, car les usines africaines ont besoin d’une stratégie régionale pour se développer. La logistique est très défaillante sur le continent, à titre d’exemple, 80% de notre production à Dakar repart en France pour être redistribuée via Eurapharma.

HL : Le processus d’intégration régional est très lent. Globalement, le secteur pharmaceutique pourra se renforcer quand les échanges seront facilités aux niveaux national et régional, que les réglementations seront harmonisées et les facilités douanières instaurées.

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