Comment Damas a échappé aux sanctions

Publié le 7 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Après la publication du rapport de la commission d’enquête onusienne (présidée par l’Allemand Detlev Mehlis) sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, un projet de résolution a été présenté conjointement au Conseil de sécurité par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni. Ce texte préconisait l’adoption de sanctions contre la Syrie, bien sûr, mais en faisant référence au chapitre vii de la Charte de l’organisation. Ce qui signifiait qu’une éventuelle résolution, votée par les ministres des Affaires étrangères, n’aurait pas seulement valeur de recommandation mais exigerait une application immédiate. La réunion était prévue pour le 31 octobre.
Au cours de la semaine précédente, Algériens, Chinois et Russes ne font pas mystère de leur opposition à toute idée de sanction. À l’instigation d’Abdallah Baali, le représentant permanent de l’Algérie, une coordination est mise en place pour convaincre le Conseil de l’excessive sévérité du projet. Wang Guanya, le représentant chinois, bientôt soutenu par ses collègues russe et algérien, juge pour sa part que les accusations de soutien au terrorisme portées contre la Syrie ne reposent sur aucune base objective. Quant au rapport Mehlis lui-même, les trois pays estiment qu’il relève davantage de la prise de position politique que de l’investigation judiciaire. Après plusieurs réunions sur ce thème, les diplomates prennent contact avec leurs collègues américains, français et britanniques.
Le 29 octobre, les chefs de la diplomatie arrivent à New York. L’Algérien Mohamed Bedjaoui plaide aussitôt pour une « dépolitisation du travail de Mehlis », tout en concédant que la Syrie aurait pu coopérer plus activement avec la commission d’enquête. Le Russe Sergueï Lavrov dénonce l’extrême sévérité du rapport et souligne l’insuffisance des preuves à charge. Quant au Chinois Li Zhaoxing, il affirme que d’éventuelles sanctions ne contribueraient pas à la manifestation de la vérité, objectif premier de la communauté internationale. Le trio parvient à rallier à sa cause le Brésilien Celso Amorim… Et c’est ainsi que, le lundi 31 octobre, Damas a échappé aux sanctions.

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