Affaire Martin Camus Mimb : pourquoi le #MeToo camerounais a fait flop
L’inculpation du journaliste et de l’un de ses amis, après la diffusion d’une sextape, avait déclenché un tollé. Mais ce mouvement d’indignation, qui présageait un procès du sexisme ordinaire au sein de la société, a fait long feu. Les accusés seront fixés sur leur sort d’ici à fin novembre.
Une vidéo mettant en scène des ébats sexuels, une jeune femme dont les images ont été diffusées à son insu et une vedette des médias pointée du doigt… Quand l’affaire Martin Camus Mimb – du nom du journaliste incriminé – a éclaté au Cameroun en juin dernier, elle a défrayé la chronique.
Le tollé a été tel que les lignes ont paru enfin bouger dans un pays où de nombreuses femmes sont victimes de sexisme, de harcèlement voire d’agressions sexuelles sans que les pouvoirs publics ne semblent véritablement s’en émouvoir. Las, la tempête annoncée a tourné court et l’affaire, qui se poursuit devant les tribunaux, n’est plus évoquée qu’aux détours de brèves dans les journaux.
Au mois d’août pourtant, le scandale avait pris une tournure politico-judiciaire. Après une sortie inédite du ministre de la Promotion de la femme et de la famille condamnant un « acte odieux » qui « chosifie la jeune femme et en fait un objet sexuel dénué de toute valeur », le Parquet du tribunal de première instance de Douala a ouvert une procédure « en flagrant délit » contre Martin Camus Mimb (c’est dans son bureau que les images ont été tournées, même s’il n’a pas reconnu sa participation aux ébats) et Wilfried Eteki, chef traditionnel et ami du journaliste.
Briser le tabou
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