Cassandre à Cotonou : « Lettres béninoises » de Nicolas Baverez

Année 2040. Les pays africains sont des grandes puissances. Un Béninois, qui dirige le FMI, vole au secours d’une France en perdition. Décoiffante, l’intrigue du dernier livre de Nicolas Baverez !

L’économiste et historien français Nicolas Baverez, à Paris, en 2012. © BERNARD BISSON/JDD/SIPA

L’économiste et historien français Nicolas Baverez, à Paris, en 2012. © BERNARD BISSON/JDD/SIPA

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 3 février 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est l’histoire d’un pays au bord de l’abîme. Un pays brisé par une profonde instabilité politique et dont l’économie est à la dérive. La croissance y est nulle depuis des décennies, le taux d’inflation (10 %) insoutenable et la monnaie dévaluée de près de 80 %. Pour ne rien arranger, un chômage galopant frappe 25 % de la population active et largement plus de la moitié des jeunes… Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, nous ne sommes pas en Afrique, mais en Europe. En France plus exactement, et en 2040.>

Dans Lettres béninoises, un roman épistolaire et satirique (paru aux éditions Albin Michel), Nicolas Baverez, historien et économiste libéral considéré comme un « décliniste », reste fidèle à son credo. Il décrit un Hexagone ayant perdu son rang de cinquième puissance économique mondiale pour déchoir à la vingt-cinquième place. Pendant ce temps, nombre de pays africains sont devenus de grandes puissances.

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Pour sauver cette France en déliquescence, le Béninois Alassane Bono (le héros du livre), directeur général du Fonds monétaire international, organise contre l’avis des États-Unis une mission sur le terrain. Au fil de trente-cinq lettres qu’il envoie à sa femme et à ses enfants, il raconte l’ampleur du désastre qu’il découvre.

Casser les préjugés sur l’Afrique et la France

« Beaucoup a été écrit sur la crise française, mais il est toujours très difficile de faire bouger notre pays. J’ai voulu sensibiliser les lecteurs, en jouant, un peu comme l’avait fait Montesquieu dans ses Lettres persanes, sur l’effet de distance, géographique et culturelle. J’ai aussi essayé de casser les préjugés qui veulent qu’il y ait d’un côté une Afrique perdue pour la démocratie et le développement et de l’autre une France qui, quoiqu’il arrive, serait vouée à rester une grande puissance », explique l’auteur des Trente Piteuses et de La France qui tombe.

Pourquoi avoir choisi le Bénin ? L’auteur évoque son amitié pour le banquier franco-béninois Lionel Zinsou (doté selon lui du profil idéal pour diriger un jour le FMI), mais aussi la situation géographique stratégique de ce pays voisin du Nigeria, poids lourd économique de l’Afrique.

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