Centrafrique : crispation entre Bangui et la Minusca après un accrochage

Mardi 2 novembre, la garde présidentielle a tiré sur un bus de la mission des Nations unies transportant des policiers égyptiens, faisant plusieurs blessés. Selon le gouvernement, le véhicule circulait dans une zone interdite.

Des Casques bleus de la Minusca à Bangui, le 27 décembre 2020. © NACER TALEL/AFP

Des Casques bleus de la Minusca à Bangui, le 27 décembre 2020. © NACER TALEL/AFP

Publié le 3 novembre 2021 Lecture : 2 minutes.

C’est le premier incident de ce genre en près de huit années de présence de la mission onusienne dans le pays. Le 1er novembre, des éléments de la garde présidentielle centrafricaine ont ouvert le feu sur un véhicule de la Minusca transportant des policiers égyptiens, selon un communiqué de la mission de l’ONU dont Jeune Afrique a eu copie. Le porte-parole de la mission des Nations unies a déclaré que dix agents avaient été blessés, dont deux gravement.

L’accrochage s’est déroulé à la mi-journée, non loin de la résidence du président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra. Selon un communiqué de la mission de l’ONU, un bus en provenance de l’aéroport international de Bangui-M’Poko, circulant en direction de la base des policiers égyptiens, a essuyé « des tirs nourris de la garde présidentielle sans sommation préalable ni riposte aucune, alors [que les policiers transportés] n’étaient pas armés ».

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Zone interdite

Une version contestée par les autorités du pays. Un membre du gouvernement qui a requis l’anonymat s’emporte : « Ce n’est pas la réalité. Ils [la Minusca] ne disent pas la vérité. » Les tirs nourris entendus dans la ville « étaient des tirs sommant le véhicule de la Minusca de s’arrêter, alors qu’il venait d’ôter la vie à une jeune fille ». Dans un communiqué publié au lendemain de l’incident, Bangui s’est fait plus précis. Le bus visé par les tirs faisait initialement partie d’un convoi de trois véhicules mais se serait « égaré » et « retrouvé dans un périmètre interdit, zone de sécurité de la résidence du président de la République ».

Le gouvernement ajoute que les policiers égyptiens « prenaient des photos de la résidence », sans que quiconque ne sache « à quelle fin ». Alors que la garde présidentielle voulait contraindre le chauffeur du bus à s’arrêter, il a pris la fuite et « heurté mortellement une jeune fille ». Les blessures occasionnées aux Casques bleus, elles, seraient le résultat de « tirs de sommation en l’air ainsi que dans les pneus du véhicule ».

La Minusca a annoncé l’ouverture d’une enquête « initiée avec des membres du gouvernement afin de tirer toutes les conséquences de cet incident ». Ses représentants doivent s’entretenir avec ces derniers ce mercredi 3 novembre.

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