Haut débit : la région MENA peut mieux faire selon la Banque mondiale
Vecteur de croissance, de diversification économique et de création d’emplois, l’accès au haut-débit doit être une priorité pour les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, estime la Banque mondiale dans un nouveau rapport.
Dans un nouveau rapport intitulé « Réseaux haut débit au Moyen Orient et en Afrique du Nord : accélérer l’accès au réseau très haut débit », la Banque mondiale examine l’état de l’internet haut débit dans la région. L’institution internationale recommande l’accélération du déploiement de ce réseau afin de stimuler la croissance et la création d’emplois dans une partie du monde où l’émergence d’une population jeune et urbaine exerce d’énormes pressions autant sur la demande d’accès à internet que sur le marché du travail.
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Retard
Le constat de la Banque mondiale est clair : avec seulement 17,1% des foyers disposant d’un accès à l’internet haut débit fixe et 22,2% ayant accès à l’internet haut-débit mobile (réseaux 3G et 4G), la région MENA souffre d’un clair retard dans ce domaine qui handicape son développement économique.
La principale raison de ce retard s’explique par un coût d’accès à internet élevé en raison notamment d’infrastructures insuffisantes. À titre d’exemple un ménage appartenant aux 40% les plus démunis de la population marocaine doit payer un tiers de son revenu disponible pour avoir accès au haut débit, qu’il soit mobile ou fixe.
Opportunités
Mais ce retard est aussi une opportunité selon l’institution internationale. En effet, dans une région où les matières premières constituent encore 76% des exportations, « l’investissement dans les réseaux haut débit pourrait créer des milliers d’emplois dans le secteur des infrastructures tout en favorisant une progression généralisée de l’emploi fondée sur l’économie du savoir », a déclaré Carlo Maria Rossotto, le coordinateur des activités de la Banque mondiale dans le secteur des TIC au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dans un communiqué publié par l’organisation.
Plus précisément, le déploiement du réseau haut-débit crée des empois directs et indirects liés aux travaux d’installation des réseaux. Mais aussi : il dope surtout la productivité, la compétitivité, et la capacité à attirer les investissements directs étrangers (IDE), autant de facteurs clés qui pourraient assurer la diversification des économies locales.
Ouverture
Le rapport souligne en outre les importantes capacités sous-exploitées de la région, parmi lesquelles la disponibilité de réseaux nationaux à fibres optiques exploités par les services publics dans l’énergie et le transport qui pourrait aider à renforcer la connectivité nationale et internationale. À titre d’exemple, l’Algérie dispose de 49 000 km de fibre optique déployés par Algérie Telecom et de plus de 20 000 km appartenant aux services publics qui pourraient être mis à contribution pour accroître l’accès au haut débit dans le pays.
Le secteur du haut-débit manque de concurrence efficace et d’incitations appropriées pour déployer et exploiter efficacement les infrastructures. Pour remédier à cela, le rapport prône l’ouverture du marché à la concurrence et la facilitation de l’accès aux infrastructures, combinées à des initiatives de réduction des coûts, afin de créer un climat favorable à l’investissement.
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