Trois ans de gestion privée et déjà des bénéfices

Publié le 7 août 2006 Lecture : 2 minutes.

Groupe belge spécialisé dans l’agro-industrie, présent au Ghana et au Nigeria, la Société d’investissement pour l’agriculture tropicale (Siat) est arrivée au Gabon le 5 avril 2004, à l’occasion de la privatisation d’Agrogabon (huile de palme), d’Hévégab (hévéa) et du Ranch de la Nyanga (élevage bovin). Trois entreprises nationales, lourdement endettées et déficitaires, rachetées presque pour une bouchée de pain (6 milliards de F CFA). Elles ont été redressées en un temps record et dégagent des bénéfices depuis le début de cette année. Siat a son siège à Libreville, une usine de raffinage d’huile de palme à Lambaréné, une plantation de palmiers à Makouké, une autre d’hévéas à Bitam et une unité de transformation de caoutchouc à Mitzic. Elle emploie 500 salariés, ainsi que 2 000 indépendants dans les plantations, ce qui fait du groupe dirigé par Pierre Vandebeeck un des tout premiers employeurs privés du pays. Il table sur un chiffre d’affaires compris entre 20 et 25 milliards de F CFA en 2006.
L’activité de l’ancienne Hévégab est la plus rentable du groupe. « Contrairement à l’usine d’Agrogabon de Lambaréné, qui avait cessé de tourner depuis deux ans, et qu’il a fallu entièrement réhabiliter, les plantations de caoutchouc, restructurées par l’État actionnaire avant la privatisation, étaient en bon état », reconnaît Christophe Hamal, le directeur financier du groupe. La production actuelle, de 1 000 tonnes par mois, est vendue aux grands fabricants mondiaux de pneus. La demande, dopée par la croissance chinoise, a fait grimper les cours. Siat veut agrandir ses plantations et faire passer la surface cultivée de 7 000 à 10 000 hectares.
Les Belges prévoient également de porter de 7 000 à 10 000 hectares la superficie de leurs plantations de palmiers à huile, et envisagent, à terme, de construire une nouvelle raffinerie d’huile, plus moderne, dans le Moyen-Ogooué. L’huile de palme est utilisée dans la confection de savon de Marseille et peut aussi servir à la fabrication du savon de toilette. Elle est destinée au marché local. L’élevage a connu un démarrage plus lent : le cheptel comptait moins de 1 500 têtes lors de sa reprise, contre 1 700 actuellement. « Il faut une masse critique de 20 000 têtes pour optimiser les rendements, poursuit Christophe Hamal. Mais le créneau est prometteur, car l’essentiel de la viande consommée à Libreville est importée. Le marché est vierge, et nous pouvons offrir une viande de meilleure qualité que celle qui est importée à un prix beaucoup plus raisonnable. »

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