Hydrocarbures : Mustafa Sanalla, l’indétrônable patron du pétrole libyen
À la tête de la compagnie pétrolière nationale depuis 2014, il est un interlocuteur privilégié à Tripoli et à l’étranger. On lui doit la renaissance de l’extraction de l’or noir, manne financière cruciale pour le pays. N’en déplaise à son ministre de tutelle, Mohamed Aoun, avec qui la guerre est ouverte.
Les blocages des champs pétroliers continuent de rythmer le mandat du patron de la National Oil Corporation (NOC), Mustafa Sanalla. Fin décembre, l’état de force majeure a été déclaré sur les quatre champs principaux de Sharara, El Feel, Al Wafa et Hamada, bloqués par des membres de la garde pétrolière (Petroleum Facilities Guard, PFG).
Ceux-ci protestent contre la décision de Mustafa Sanalla de remplacer Ahmed Ammar, le directeur des opérations d’Akakus Oil. Cette filiale de la NOC, joint-venture entre l’espagnol Repsol, l’australien OMV, le norvégien Equinor et le français TotalEnergies, opère le champ de Sharara. Autre sujet de crispation, Mustafa Sanalla doit aussi gérer un conflit avec le conseil d’administration de la NOC qui s’est fendu, le 23 décembre, d’une lettre de désolidarisation visant ses décisions.
Soutenu par le Premier ministre
Ce nouveau bras de fer donne du grain à moudre au ministre du Pétrole, Mohamed Aoun, adversaire principal du patron de la NOC. À deux reprises en moins de trois mois, le ministre avait voulu sa peau. Les deux fois, il avait échoué. Le 18 octobre, Mohamed Aoun a demandé que Mustafa Sanalla soit démis de ses fonctions de président de la NOC ainsi que l’ouverture d’une enquête administrative, l’accusant de n’avoir pas demandé les autorisations nécessaires auprès de son ministère avant d’entreprendre des négociations contractuelles.
Le ministre de tutelle de la compagnie pétrolière avait déjà réclamé sa suspension le 29 août, lui reprochant de voyager à l’étranger sans l’en informer.
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