Mining Indaba : des perspectives contrastées pour l’industrie minière
À la conférence Mining Indaba qui s’achève au Cap ce jeudi 6 février, les professionnels miniers se sont penchés sur l’avenir d’une industrie dont les perspectives apparaissaient aujourd’hui très différentes selon les filières et les pays africains.
Alors que la conférence Mining Indaba s’achève au Cap ce jeudi 6 février, les sentiments des professionnels miniers apparaissaient très différents selon les filières et les pays africains. L’accès aux capitaux se fait difficile pour les groupes miniers sur les marchés financiers internationaux, et, en même temps, ils ne peuvent ignorer des gisements africains incontournables, notamment ceux de fer en Afrique de l’Ouest, de cuivre et de tantale en RD Congo, et de platine en Afrique du Sud.
Crise
L’extraction d’or traverse une crise difficile, mais les petites et moyennes compagnies aurifères restent toujours très mobilisées sur l’Afrique de l’Ouest : « La Côte d’Ivoire, qui vient de réviser son code minier, et qui a été un peu négligée à cause de la crise politique intéresse de plus en plus les compagnies. Cela s’est vu à Mining Indaba », observe Mark Bristow, le patron de Randgold, citant notamment le britannique Amara Mining et le Canadien Endeavour.
Les questions de transparence, de gouvernance et de réputation ont pris de l’importance pour les compagnies minières occidentales
« Mais, ajoute-t-il, les compagnies qui n’ont pas démarré leurs projets suffisamment tôt et n’ont pas anticipé la baisse des cours (prévisible) doivent réduire drastiquement la voilure dans la région, notamment au Burkina Faso et parfois au Mali ».
Infrastructures
Les gisements de fer, principalement sur la partie occidentale du continent, intéressent également les groupes miniers, mais le financement des infrastructures pour transporter le minerai, s’avère difficile à boucler. C’est notamment le cas en Guinée, pour le méga-gisement du Simandou, où Rio Tinto et l’État guinéen négocient actuellement la construction d’une voie ferrée de 800 kilomètres. « Il nous faudra encore plusieurs mois avant de parvenir à un accord », confirme une source gouvernementale guinéenne.
Même question pour Belinga, au Gabon, qui a organisé à Mining Indaba une présentation spéciale très suivie sur ce gisement important – le deuxième en Afrique après celui du Simandou. « Nous cherchons à la fois des partenaires sérieux pour la partie infrastructures, avec une voie ferrée de 600 km, ainsi qu’un opérateur minier crédible », confie le ministre gabonais des Mines, Régis Immongault.
Contexte politique
Dans un contexte de restriction des budgets d’investissement, en particulier ceux des « majors » comme Rio Tinto, Vale ou BHP Billiton, le contexte politique et sécuritaire est également observé à la loupe par les compagnies minières. Les grèves à répétition dans l’or et le platine de ces derniers mois en Afrique du Sud ont sérieusement écorné l’attractivité de la « nation arc-en-ciel » auprès des miniers qui avouent à Mining Indaba lui préférer d’autres pays africains. Les messages de la ministre des Mines Susan Shabangu, venue à la conférence, n’ont guère convaincu.
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Et les questions de transparence et de gouvernance ont pris de l’importance pour les compagnies occidentales, soumises soit à la loi américaine Dodd-Frank, soit à la directive européenne sur le sujet. Et elles prennent davantage en compte les risques liés à leur réputation.
« Parmi les pays francophones où ces questions sont plus prégnantes, on note la Guinée et la RD Congo, mais aussi le Niger, qui renégocie actuellement sa convention d’extraction d’uranium avec le groupe Areva », note Edward Harris de l’Africa Panel Progress (APP), qui invite à la fois les industriels et les Etats à rester vigilant sur ces questions.
En 2013, l’APP avait étudié une série de contrats en RD Congo et estimé à 1,3 milliard de dollars la somme perdue par le pays en raison de vente d’actifs miniers à des prix cassés à des intermédiaires.
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