Roméo et Juliette au Bénin

Publié le 7 août 2006 Lecture : 1 minute.

Florent Couao-Zotti a la plume magique. Dès les premières lignes de son dernier roman, Les Fantômes du Brésil, le lecteur est plongé dans l’atmosphère si particulière du Bénin. La chaleur, l’humidité, la forêt et la mer composent un paysage envoûtant au milieu duquel évoluent des personnages si peu maîtres de leur destin que l’on est tenté de croire, parfois, à cette étrange prédestination qui fait porter aux hommes le fardeau de l’histoire passée.
L’auteur nous raconte l’histoire tragique de la jeune Anna Maria do Mato, une Agouda. Cette communauté bien particulière est composée de descendants d’esclaves revenus du Brésil à la fin du XIXe siècle. Très centrés sur eux-mêmes, ils se montrent très fiers de leur culture hybride et possèdent un fort sentiment de supériorité sur leurs compatriotes, accusés d’avoir vendu leurs ancêtres aux négriers occidentaux. C’est la raison pour laquelle jamais Anna Maria ne pourra épouser Pierre : le sang des bourreaux ne doit pas se mêler à celui des victimes, quelle que soit la force des sentiments.
Florent Couao-Zotti, 42 ans, appartient par sa mère à la communauté agouda. Ses premiers livres décrivaient le Bénin dans sa truculence parfois dramatique (L’Homme dit fou et la mauvaise foi des hommes) et dans ses soubresauts politiques (Le Cantique des cannibales). Aujourd’hui, il recentre ses préoccupations sur ses origines avec un récit de pure fiction. Un Roméo, une Juliette, des méchants, des gentils, le sel et le piment sont au rendez-vous pour faire découvrir au lecteur un aspect mal connu du Bénin, le tout servi par le style nerveux et très imagé auquel nous a habitués Florent Couao-Zotti.

Les Fantômes du Brésil, Florent Couao-Zotti, Ubu éditions, 188 pages, 15 euros.

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