RDC : journée chômée et payée pour « l’accueil triomphal » de Félix Tshisekedi

Rentré en RDC le 4 novembre, Félix Tshisekedi a été accueilli par un cortège d’officiels et de partisans tout spécialement mobilisés pour l’occasion. Une initiative qui fait polémique.

Kash

Kash

  • Kash

    Caricaturiste, bédéiste et peintre congolais installé à Kinshasa.

Publié le 5 novembre 2021 Lecture : 1 minute.

La consigne est tombée le 3 novembre en début d’après-midi via un communiqué du protocole de l’Assemblée nationale. Par ce document des plus officiels, les députés congolais étaient invités à se présenter le lendemain, dès 6h du matin, au Palais du peuple. Pas pour débattre du budget, mais pour se rendre à l’aéroport et ainsi offrir au chef de l’État un accueil triomphal, Félix Tshisekedi revenant à Kinshasa après une tournée l’ayant mené en Israël, puis à Rome pour le G20, et enfin à Glasgow pour la COP26.

Agacement

L’initiative n’a pas manqué de faire réagir, notamment sur la toile. Le mouvement citoyen Lucha est allé jusqu’à affirmer que si « le régime de Kabila était mauvais, celui de Tshisekedi est pire ». Député de la plateforme d’opposition Lamuka, Jean-Baptiste Kasekwa a pour sa part dénoncé « un recul vers la dictature de Mobutu ».

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Dans le camp du chef de l’État, le discours est naturellement tout autre. Augustin Kabuya, le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), s’est ainsi étonné de l’agacement suscité. « Les députés sont libres d’agir et de soutenir toutes les actions qu’ils estiment en phase avec leurs convictions politiques, a-t-il souligné. Je voudrais vous rappeler que l’hémicycle compte 500 élus et ils ne sont pas tous de notre coalition de l’Union sacrée. »

Si la démarche des soutiens du chef de l’État fait autant réagir, c’est aussi parce qu’elle intervient dans un contexte politique particulier. Critiqué, notamment par l’opposition, pour avoir donné un caractère officiel à ce retour retransmis en direct à la RTNC, le président congolais connaît des semaines agitées depuis qu’il a entériné la composition de la nouvelle commission électorale.

Confronté à la constitution de nouvelles alliances de circonstance, menacé par le départ de certains membres de l’Union sacrée, Félix Tshisekedi a-t-il voulu envoyer un message ? Si c’est le cas, pas sûr qu’il soit passé.

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