Maroc-Algérie : les citoyens, otages de la crise politique
Entre les deux pays, les relations sont réduites à la portion congrue depuis des années, bien avant la rupture du 24 août dernier. De nombreux Marocains et Algériens en souffrent et se retrouvent entravés dans leur mobilité.
« C’est inacceptable que nous continuions à payer la facture », se désole Oualid Kebir, natif d’Oran, en Algérie, mais résidant à Oujda, au Maroc, depuis onze ans. La rupture des relations entre le Maroc et l’Algérie, décidée de façon unilatérale par Alger le 24 août dernier, n’a pas changé la vie des 13 000 Algériens résidant au Maroc et des 50 000 Marocains installés en Algérie. Et pour cause : les répercussions de la relation notoirement tendue entre les deux voisins précèdent la décision algérienne.
« Ça fait des années que ça dure. Oujda et Oran sont situées à 200 kilomètres l’une de l’autre, et concentrent de fortes communautés marocaine et algérienne. Pourtant, nous ne pouvons pas y aller en voiture car la frontière terrestre est fermée, et ce bien avant cet été », témoigne Oualid Kebir, fondateur de l’Association maghrébine pour la paix, la coopération et le développement, très impliquée dans le rapprochement entre les deux pays. Officiellement, la frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie est fermée depuis 1994.
À l’époque, après l’attentat terroriste à l’hôtel Asni de Marrakech, les services marocains estiment que les services algériens sont impliqués compte tenu de la nationalité algérienne de plusieurs des terroristes. Dès lors, Rabat avait rétabli de façon unilatérale le visa pour les Algériens.
« Retrouver l’autre chez soi »
Réponse du berger à la bergère : l’Algérie expulse massivement des travailleurs marocains, essentiellement des artisans et des agriculteurs, et ferme la frontière terrestre entre les deux pays.
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