RFI change de tête
Déjà président du holding France Monde, Alain de Pouzilhac dirigera également la radio.
Publié le 7 juillet 2008 Lecture : 2 minutes.
Au moment même où Nicolas Sarkozy annonce, pour le mois de janvier prochain, la suppression de la publicité dans l’audiovisuel public français, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui a élu le 30 juin Alain de Pouzilhac comme successeur d’Antoine Schwartz à la présidence de Radio France internationale (RFI), livre l’ensemble des antennes et des écrans français dans le monde à un authentique « fils de pub » ! C’est effectivement « en agence » beaucoup plus que sur les bancs de l’université que le nouvel homme (très) fort de l’audiovisuel extérieur français a fait tout son parcours. Introduit dans le sérail publicitaire au lendemain des événements de mai 1968 – il n’a alors pas 23 ans – par le tout-puissant patron de Publicis Marcel Bleustein-Blanchet, ce natif de Sète n’a cessé, par la suite, de semer sur son passage les campagnes réussies.
Le « Mangez des pommes » de Chirac, c’est lui. Comme le « contrat de confiance Darty », le lion de Peugeot qui « sort ses griffes » et tant d’autres slogans dont Pouzilhac est l’auteur chez DDB, puis chez Havas. C’est en hissant cette firme au sixième rang mondial des agences de communication que lui-même gravit tous les échelons qui le mènent à la présidence du groupe. Jusqu’à ce que, en 2005, Vincent Bolloré, nouvel actionnaire principal, l’oblige à en démissionner et conteste devant les tribunaux le parachute en or dont il avait eu la prudence de s’équiperÂ
Mais le désert que d’autres auraient alors eu à traverser est sauté d’un bond par Pouzilhac. Et ce grâce à Nicolas Sarkozy, qui, sitôt élu, voit dans cet « homme du privé » un profil parfaitement adapté à ses propres projets pour l’audiovisuel public. Le chef de l’État reconnaît à ce spécialiste de la communication toutes les qualités pour s’emparer des moyens d’information de la France à l’étranger. En février 2008, il le nomme à la présidence de France Monde, le nouveau holding regroupant TV5 Monde, France 24 et RFI. Comme il aime à le répéter, il s’agit, pour Pouzilhac, de « montrer l’actualité internationale avec un regard français ».
Si d’autres, à RFI, envisageaient différemment cette mission, le nouveau PDG, qui tient d’une main ferme toutes les rênes du pouvoir, n’a plus rien à craindre : déjà président de la fédération, le voici désormais consacré à la tête de chacune de ses filiales. Une situation rêvée pour mener une action cohérente dans les moindres recoins du dispositif voulu par l’ÉlyséeÂ
