Marc Rennard

Directeur exécutif international Afrique, Moyen-Orient et Asie, Orange-France Télécom

Publié le 7 juillet 2008 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Êtes-vous candidat potentiel au rachat de MTN ?
Marc Rennard : Non, pas du tout. Nous sommes plutôt pragmatiques et nous nous sommes jusque-là focalisés sur des opérations de taille petite ou moyenne.

Reste-t-il des opportunités de croissance en Afrique ?
Nous croyons profondément à la croissance du mobile et de l’Internet haut débit. Des marchés arriveront à saturation, mais il y a encore de la place pour une croissance à deux chiffres. Il est difficile d’anticiper : les analystes pensaient il y a quelques années que les taux de pénétration en Afrique ne passeraient pas les 40 %. Or, on les tutoie déjà dans plusieurs pays. Notre performance au Sénégal est 25 fois meilleure que ce nous ­avions prévu lorsque nous nous y sommes installés. L’Internet haut débit sera un relais de croissance ainsi que d’autres services comme le paiement mobile, que nous expérimentons actuellement en Côte d’Ivoire. Nous croyons à notre approche d’opérateur intégré car les clients veulent du débit et des services, peu importe qu’ils passent par le fixe ou le mobile. Par ailleurs, nous continuons à regarder les opportunités de croissance externe. Nous avons ainsi fait récemment une offre au Ghana. Nous gardons un Âil sur la privatisation de certains opérateurs historiques comme Algérie Télécom. Pour autant, il faut noter que les opportunités se raréfient.

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Vous êtes très présents en Afrique francophone, et moins dans la partie anglophone. Comptez-vous y remédier, et vous installer notamment au Nigeria ?
C’est un reproche que j’entends souvent mais qui est de moins en moins vrai. Le Botswana, Maurice ou le Kenya sont anglophones. Sans parler du Cameroun, qui l’est en partie, ou de Madagascar, qui l’est de plus en plus. Ce n’est pas un critère pour notre développement. Il est clair qu’il serait bien pour nous d’être présents dans des pays importants, et le Nigeria est effectivement un pays attractif, même si nous n’y avons pas de dossier ouvert à ce jour. Nous regardons sans exclusive d’autres opportunités comme l’Éthiopie, où beaucoup d’opérateurs aimeraient aller, mais aussi le Tchad. Nous resterons pragmatiques quelle que soit la position géographique, en fonction de nos perspectives de succès et de la possibilité que nous aurons de contribuer au développement économique des pays. Les seuls pays où nous ne pourrions pas aller seraient les plus petits, qui compteraient déjà beaucoup d’opérateurs ou auraient un taux de pénétration déjà très élevé.

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