Les mobiles à tout faire !
Appareil photo haute définition, ordinateur ou téléviseur, la nouvelle génération de téléphones concurrence la plupart des équipements électroniques.
Publié le 7 juillet 2008 Lecture : 4 minutes.
Qui se souvient de son premier téléphone portable ? L’écran monochrome, la petite antenne qui dépasse, le choix limité de sonneries plus ou moins musicales Depuis, les constructeurs n’ont cessé de rivaliser d’inventions, ils ont apporté la couleur, multiplié les accès à différents réseaux, la dimension des mémoires pour enregistrer toujours plus de musique, de photos, de vidéos ou de travaux. Quatre tendances se dessinent aujourd’hui, où le téléphone entre réellement en concurrence avec des équipements d’électronique qui ont, eux aussi, nettement progressé : l’ordinateur, l’appareil photo et le baladeur numérique. Beaucoup objecteront que ces applications, la photo mise à part, n’ont guère d’avenir dans les pays où les réseaux ne sont pas encore 3G ni Wifi. Erreur : c’est compter sans l’irrésistible envie de chacun de disposer de la dernière merveille. Et oublier que les constructeurs prennent un malin plaisir à inclure toutes les fonctions dans leurs appareils, notamment en haut de gamme, histoire de donner plus de choix aux consommateurs friands de technologie.
Dans le domaine des outils de travail, le BlackBerry a conquis les entreprises en étant le premier à permettre de recevoir et d’envoyer des courriers électroniques aussi simplement que des SMS. Nokia ou Samsung ont tenté de le concurrencer, mais il a fallu attendre l’iPhone d’Apple et sa simplicité d’utilisation pour le déstabiliser. En réponse, le BlackBerry Bold, lancé en mai dernier, offre un design très soigné, tout en conservant une apparence résolument « business » – et la compatibilité avec la plupart des logiciels professionnels. Mais il n’est toujours pas pratique pour surfer sur Internet, à la différence de l’iPhone 3G (annoncé mi-juin) ou encore des petits derniers de Nokia, E66 équipé d’un système coulissant et E71 doté d’un clavier complet dans une épaisseur de 10 mm seulement. Comme l’iPhone, ils sont équipés d’un appareil photo (3,2 millions de pixels) et d’un récepteur GPS intégré et seront commercialisés à partir de juillet (350 euros environ).
Deux fois plus cher qu’un appareil photo
En matière de photo, Sony Ericsson est à l’origine d’un changement de génération avec l’annonce, le 17 juin, de la commercialisation du modèle C905. Car ce sera le premier téléphone équipé d’un véritable appareil photo, d’une sensibilité de 8 mégapixels (quand les autres offrent, au mieux, 5 mégapixels). Il est accompagné d’un vrai flash au xénon doublé d’une torche et de nombreuses fonctions : autofocus, stabilisateur d’images, détection automatique des visages et atténuation des yeux rouges. Il ne lui manque presque qu’un zoom optique pour rivaliser avec un appareil photo, qui devrait cependant rester beaucoup moins cher. Lancé en Europe à partir d’octobre, le C905 pourrait se vendre environ 500 euros quand la plupart des appareils photo compacts coûtent moitié moins. Ses concurrents dans le téléphone ? À 8 mégapixels, il n’en a aucun. Pour le moment.
Musique gratuite
Pour ceux qui apprécient la musique, le choix est plutôt vaste. D’autant plus qu’en Europe ou aux États-Unis, le téléchargement payant est un axe stratégique de développement pour les opérateurs comme pour les constructeurs d’appareils téléphoniques. Les premiers veulent vendre des morceaux à leurs abonnés, voire les fidéliser en leur offrant la musique tant qu’ils restent leurs clients. Même démarche de la part des seconds, Nokia en tête, qui offre un an d’accès gratuit aux catalogues d’Universal et de Sony. Rien de tel chez Samsung dans l’immédiat, mais l’un des modèles les plus complets du moment, le U900 Soul. Son maniement s’opère grâce à un pavé tactile dont les icônes changent avec l’application lancée. Commercialisé depuis mai au prix de 480 euros, l’appareil multiplie les fonctions haut de gamme, dont une technologie fournie par Bang & Olufsen pour une meilleure qualité sonore. Celle-ci lui donne une certaine avance face au LG Secret KF-750, plus appréciable par sa finesse (1,18 cm d’épaisseur) et ses multiples gadgets, dont l’accès par Internet à Google Map et aux vidéos de YouTube.
L’accès à Internet en toutes circonstances est d’ailleurs l’une des dernières fonctions à la mode en Europe et en Amérique du Nord. Pour le garantir autant que possible, les téléphones multiplient les compatibilités avec les réseaux en service dans le monde. Le nec plus ultra est de choisir un téléphone compatible Wifi, c’est-à-dire qui est capable de se relier à Internet à haut débit dans les environnements professionnels : aéroports, entreprises, mais aussi de nombreux espaces publics (administration, mairie, etc.). Mais il faut également qu’il soit compatible avec la norme de téléphone mobile 3G, voire 3G+, de façon à pouvoir accéder au réseau informatique mondial dans tous les cas – évidemment dans les pays qui en sont équipés, ce qui commence à être le cas sur le continent. L’un des modèles les plus aboutis est le Sony Ericsson Xperia X1, au ?design très réussi. Compatible avec tous les réseaux et très complet, il ne sera commercialisé qu’à partir de septembre, à un prix encore inconnu mais sans doute proche de 450 euros. Concurrents : le Nokia E71 (450 euros), déjà cité dans les outils de travail, et le Motorola Z10 (commercialisé en octobre, prix non communiqué).
Suivant la règle apparemment en usage dans la profession, les modèles de cette dernière catégorie ont une caractéristique supplémentaire : ce sont aussi des outils de guidage par satellite. Cette fonction ne représentant qu’un intérêt limité dans la plupart des pays africains, pour lesquels il n’existe pas encore de cartographie numérique, ou si peu, nous n’en avons pas fait un critère d’appréciation. Mais si vous êtes de passage dans une capitale occidentale Le GPS est une fonction que l’on est bien aise de découvrir.
