La pauvreté recule, pas les inégalités
Publié le 7 juillet 2008 Lecture : 1 minute.
Malgré une conjoncture internationale défavorable, le Maroc devrait tirer son épingle du jeu avec une prévision de croissance de 6,7 % pour 2008. Une performance qui confirme le dynamisme d’un pays dont le PIB progresse en moyenne de 4,5 % par an depuis 2005 et qui encaisse de mieux en mieux l’impact des aléas climatiques sur son économie. Une vitalité qui a amélioré le quotidien des Marocains. « La croissance économique a bénéficié à tout le monde », souligne Touhami Abdelkhalek, professeur à l’Institut national de statistique et d’économie appliquée (Insea) de Rabat. Déjà, le taux de chômage est passé de 13,8 % en 1999 à 9,8 % en 2007. Parallèlement, les revenus ont augmenté. La dépense moyenne par habitant a grimpé de 8 280 DA en 2001 à 11 222 DA (976 euros) en 2007. Et les habitudes de consommation changent. Les dépenses en matière d’enseignement, de culture et de loisir ont progressé de 63 % en six ans, alors que les dépenses alimentaires traditionnelles ont chuté de 25 % au profit des viandes, poissons et produits laitiers.
« La progression des niveaux de vie a particulièrement profité aux personnes pauvres et vulnérables », relève l’enquête sur « le niveau de vie des ménages en 2007 » du Haut-Commissariat au plan. Le taux de pauvreté a en effet chuté de 15,3 % à 9 % au plan national ces six dernières années. Et s’il atteint encore 14,5 % en milieu rural, il est tombé à 4,8 % dans les villes. « Le Maroc a lutté efficacement contre la pauvreté, mais pas contre les inégalités, qui persistent, détaille Touhami Abdelkhalek. Ce sont les plus pauvres en milieu rural et les classes moyennes qui ont le moins profité des fruits de la croissance. » Parmi les défis à venir : corriger la politique de redistribution pour gommer les inégalités, réduire le chômage des jeunes et anticiper les effets pervers du vieillissement.
