Mali : pourquoi African Gold croit à l’or de Kobada ?
La société minière canadienne African Gold explore les options de financement par emprunt et action de société pour financer son projet de mine d’or de Kobada dans le sud du Mali.
Selon son directeur général Danny Callow interrogé par The Africa report/Jeune Afrique, la société a besoin de 165 millions de dollars pour commencer à produire de l’or depuis la mine de Kobada. Ainsi, l’entreprise souhaite lever 110 millions de dollars par dette et les 55 millions restants en capitaux propres. Des pourparlers avec des banques et des fournisseurs de dette mezzanine sont actuellement en cours.
Participation en capital
D’après Danny Callow, l’autre piste possible serait la cession du projet à un producteur à la recherche de nouveaux projets ou une prise de participation. Selon lui, des « discussions ont déjà lieu » avec des producteurs qui pourraient ajouter ce projet à leur portefeuille ou prendre une participation en capital. « Une transaction éliminerait la nécessité de lever des fonds », dit-il.
African Gold n’a pour l’instant aucune dette à son passif et n’a promis dividende aux investisseurs, précise Danny Callow. En septembre, la société canadienne a publié une étude de faisabilité actualisée, qui, selon son DG, révèle des ressources nettement plus importantes que prévu.
La société aspire à une production annuelle moyenne de 100 000 onces d’or au cours des dix premières années et un flux de trésorerie avant impôts de 733 millions de dollars pendant la durée d’exploitation de la mine.
Alors qu’African Gold a jusqu’à présent foré sur une longueur de 4 km sur un total disponible de 55 km, d’autres sites d’exploration ont été identifiés à Kobada et Farada.
Puissance hybride
Les principaux actionnaires d’African Gold sont Ixios Asset Management, le Nero Resource Fund, L1 Capital et Pala Investments. La société détient 90% du projet Kobada, le gouvernement malien en détient 10%. Selon Danny Callow, la zone d’exploration se trouve dans un endroit sûr et sécurisé, à environ 126 km au sud-ouest de Bamako. « Des entreprises minières telles que Barrick sont également présentes dans le sud du Mali », ajoute-t-il.
Pourtant, comme le déplorent les professionnels du secteur, l’insuffisance des infrastructures électriques dans la région est un handicap. Face à ce constat, Danny Callow précise qu’African Gold utilisera une centrale hybride thermique et solaire photovoltaïque avec stockage d’énergie par batterie, financée par un producteur d’électricité indépendant. Cette production hybride d’électricité réduira de 43 % les besoins en combustible par rapport aux centrales thermiques classiques, et diminuera de 39 % des émissions de dioxyde de carbone.
Un gouvernement « très réactif »
Selon le patron de African gold, il a été facile de négocier avec le gouvernement du Mali.
« L’État du Mali est très réactif », dit-il. « Si vous voulez rencontrer des officiels, vous pouvez aisément le faire, contrairement à beaucoup de pays africains. Le Mali a été pour nousune bouffée d’air frais ».
Le nouveau Code minier du pays prévoit des taxes légèrement plus élevées et des permis plus courts, explique Danny Callow. Toutefois, la société a obtenu son permis en 2015 et le nouveau Code n’est pas rétroactif. « C’est un code très équitable », estime-t-il.
La société, présente à la bourse de Toronto, a levé 5,1 millions de dollars canadiens (4,1 millions de dollars) début novembre, dans le cadre d’un placement privé sursouscrit pour aider à financer le projet Kobada.
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