Une guerre de moins en moins légitime

Publié le 7 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Le soutien de la population américaine à l’effort de guerre en Irak est de moins en moins franc et massif. C’est ce que révèle un sondage réalisé entre le 27 et le 29 juin par USA Today, CNN, Gallup et l’université du Maryland. Ainsi, 56 % des personnes interrogées considèrent aujourd’hui que cette guerre valait la peine d’être menée. Elles étaient encore 73 % à se prononcer dans ce sens au mois d’avril, après la chute de Bagdad. L’incapacité de l’administration Bush à prouver l’existence d’armes de destruction massive en Irak et les récentes pertes subies par les boys sur le terrain semblent avoir marqué une partie de l’opinion publique. Cinquante-cinq pour cent des sondés se disent toutefois persuadés que les fameuses armes seront bel et bien trouvées. Mais ils étaient 84 % à en être convaincus en mars, au début du conflit. À la même époque, 70 % pensaient que Saddam Hussein serait capturé ou tué. Ils ne sont plus que 48 % aujourd’hui.
Et pourtant, si la confiance portée à George W. Bush s’érode quelque peu, celui-ci conserve le soutien d’une large majorité de ses concitoyens : pour 61 % des personnes interrogées, le président américain n’aurait pas menti sur la présence d’armes de destruction massive (contre 67 % il y a un mois). Une courte majorité (52 %) pense que l’administration aurait « seulement » déformé la réalité, mais n’aurait pas fourni de fausses preuves. Le président n’est pourtant pas à l’abri d’une remise en cause : 53 % estiment que si un mensonge était avéré, il constituerait à leurs yeux une « grave faute ».
Alors qu’une vingtaine de soldats américains sont morts en Irak depuis le 1er mai, date officielle de la fin des opérations militaires, 74 % des sondés affirment qu’ils s’attendaient à ce bilan, et 69 % pensent qu’il faut maintenir les troupes américaines sur le sol irakien. Jusqu’à quand l’opinion acceptera-t-elle ces pertes ? À en croire Karlyn Bowman, du think-tank American Enterprise Institute, citée par le Financial Times, « les Américains sont particulièrement patients. Et les sondages montrent que tant que le nombre de morts ne dépasse pas un par jour, le bilan est loin d’être inacceptable pour la plupart d’entre eux ».

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