Messier, l’homme qui valait 20 millions

Publié le 7 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Jean-Marie Messier a remporté une manche. Et même bien plus que ça encore : le 27 juin, un tribunal arbitral de New York a accordé à l’ancien PDG de Vivendi Universal (VU) la coquette somme de 20 555 342 euros à titre d’indemnités. Ce jugement, dont J2M a demandé confirmation le 3 juillet, scandalise Jean-René Fourtou, son successeur à la tête du groupe : « Que M. Messier ait demandé et puisse obtenir 20 millions d’euros d’un contrat américain non approuvé par le conseil administration de VU est indécent », a-t-il aussitôt déclaré à l’Agence France-Presse (AFP). Même réaction du côté de l’Association des actionnaires minoritaires (Adam), qui a fait savoir qu’elle s’opposerait par tous les moyens au paiement de cette somme : « Il n’est pas question que Jean-Marie Messier touche 1 euro, s’est indigné sa présidente, Colette Neuville. Je suis déterminée à mettre en cause toutes les responsabilités qu’il faudra pour que cela ne se réalise pas. » Sauf qu’il est encore difficile de dire de quoi sera faite la contre-attaque, puisque « aucun appel de la décision n’est possible », nous précise-t-on au siège parisien du groupe.
Sera-ce là l’épilogue d’un feuilleton lancé le 1er juillet 2002, avec la démission de Messier ? Quelques jours auparavant, le PDG avait accepté l’idée de son départ. Mais pas les mains vides. Alors que l’on pouvait lire sous sa plume, dans son ouvrage J6M.com paru en septembre 2000, qu’il ne négocierait jamais ses indemnités de départ, J2M s’offre un parachute en or. Résidant aux États-Unis, il obtient un contrat de droit américain de 20 millions d’euros, dit de cessation d’activité (termination agreement). C’est ce contrat que conteste Fourtou, au motif qu’il n’a pas été ratifié par le conseil d’administration (ce qui le rend illégal au regard de la législation française) et que Messier a, de toute façon, démissionné. Mais celui-ci s’obstine et pousse Vivendi Universal à accepter, le 17 janvier 2003, de soumettre « la dispute à un tribunal arbitral ». Avec les résultats que l’on sait.
Les avocats du groupe, eux, n’ont que quelques semaines pour tenter de trouver une parade à une décision contre laquelle Fourtou n’a pas fini de tempêter.

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