Harrods n’a plus la cote
Mohamed Al Fayed pourrait vendre le symbole du luxe londonien.
Publié le 7 juillet 2003 Lecture : 1 minute.
Le Tout-Londres frémit d’une nouvelle rumeur. Harrods, le joyau de l’empire du milliardaire égyptien Mohamed Al Fayed, serait mis aux enchères. Le Financial Times, le Guardian et The Economist évoquent cette chronique d’une vente annoncée. Toute l’Angleterre savoure déjà les rebonds prévisibles de cet épisode mondain. Situé au coeur des beaux quartiers londoniens, Harrods incarne le luxe absolu. La légende (savamment entretenue par le magnat égyptien) voudrait que l’on y trouve « tout ce qui est de bonne qualité et se vend sur terre ». La famille royale venait même y faire ses courses la nuit, et tolérait de partager son royal privilège avec quelques grands noms de la couture à l’occasion de défilés de mode nocturnes.
Mohamed Al Fayed peut-il être acculé à la vente de Harrods ? Entre février 2001 et février 2002, les ventes sont tombées à 690 millions d’euros, en baisse de 1,4 %, alors que pendant la même période les ventes au détail progressaient de 5 % en Grande-Bretagne. Harrods, trop clinquant, n’aurait pas su se renouveler, laissant la vedette à d’autres magasins. En cinq ans, Selfridges s’est hissé au rang des plus grands en revoyant entièrement sa gamme et son design. Les effets désastreux des attentats du 11 septembre 2001 n’ont pas non plus fini de se faire sentir au rayon du luxe. Les acheteurs fortunés ne se bousculent plus pour aller faire leur shopping à Londres ou à New York. « Harrods ne vaut pas plus de 1 millliard de dollars [867 millions d’euros] », estime Neil Denny, directeur du magazine Retail Week. Soit le tiers de ce que son propriétaire s’était vu offrir il y a huit ans. Quant au repreneur potentiel, les noms de Dickson Poon, homme d’affaires hongkongais, et de Philip Green, magnat londonien, sont souvent évoqués. Le premier a racheté, l’année dernière, la prestigieuse chaîne Harvey Nichols, voisine de Harrods. Le second a naguère proposé au milliardaire égyptien de distribuer ses produits de marque. Les deux démentent.
