Haro sur les faussaires

Le gouvernement s’engage à combattre la contrefaçon des produits de luxe français.

Publié le 7 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

«Si vous êtes pris la main dans un faux sac, vous risquez de vrais soucis. » Depuis le 10 juin, dix mille affiches ont été placardées dans les aéroports, les gares et les ports français, à l’initiative du Comité Colbert, organisme qui rassemble soixante-cinq marques de luxe, de Chanel à Lacoste, en passant par Dior et Vuitton. L’opération a reçu le soutien des Douanes françaises, du Comité national anticontrefaçon (Cnac) et du ministère de l’Industrie. But de cette campagne : sensibiliser le public à la contrefaçon et à la propriété intellectuelle. Et donc l’inciter à « acheter vrai. »
Le 19 juin, les industriels de l’Hexagone ont participé à la troisième édition de la Journée mondiale anticontrefaçon en faisant distribuer des tracts dans le quartier des Champs-Élysées, à Paris. Selon Marc-Antoine Jamet, président de l’Union des fabricants, la contrefaçon représente aujourd’hui entre 5 % et 6 % du commerce mondial. Elle coûte annuellement 40 000 emplois à la France. Et 100 000 à l’Europe. Les Douanes françaises estiment à 3 millions le nombre des objets contrefaits saisis en 2002. Les vêtements viennent en tête (25 %), suivis de l’horlogerie (9 %), des chaussures (4,5 %), des jeux et jouets (2 %) et de la lunetterie (1,4 %). S’agissant de l’origine des produits saisis, les douaniers citent, outre l’Asie, qui demeure la principale source des contrefaçons, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, notamment le Maroc et la Tunisie.
En visite en Tunisie, le 6 juin, François Loos, le ministre délégué français au Commerce extérieur, n’a pas manqué d’évoquer la question avec ses hôtes, notamment Mohamed Ghannouchi, le chef du gouvernement, et Mondher Zenaïdi, le ministre du Tourisme, du Commerce et de l’Artisanat. Il est vrai qu’il s’agit du principal contentieux commercial entre les deux pays. Le responsable français était accompagné de représentants de trente-cinq entreprises.
« Avec la franchise que nous permettent notre amitié et la sincérité de nos relations, nous avons évoqué divers problèmes qui intéressent nos entreprises, parmi lesquels celui de la contrefaçon, qui est une préoccupation permanente », a-t-il indiqué à l’issue de sa visite. Les Tunisiens, qui ont récemment fait voter une loi sanctionnant cette pratique, semblent lui avoir donné satisfaction. À son retour à Paris, il s’est réjoui que Tunis soit « fermement décidé à mettre en application les décisions de justice concernant la destruction des produits saisis ». Quelques jours plus tard, les quotidiens tunisois ont accordé une large place à la découverte à Sfax, la deuxième ville du pays, d’une fabrique clandestine de produits cosmétiques et de parfums contrefaits portant le label de plusieurs grandes marques, notamment françaises. Ces produits, qui étaient vendus depuis plusieurs semaines sur les marchés parallèles à des prix défiant toute concurrence, avaient intrigué plusieurs commerçants, qui se sont empressés d’alerter les agents de la brigade économique.
Les propriétaires de l’usine, deux repris de justice, ont été piégés par leur empressement à écouler les flacons de parfum, dont ils avaient fabriqué d’importantes quantités. La marchandise saisie équivalait à la cargaison de deux gros camions.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires