Communication à l’algérienne…

Publié le 7 juillet 2003 Lecture : 1 minute.

«Atteinte à la sûreté de l’État. » Telle est la raison invoquée par le ministère algérien de la Communication pour expulser les envoyés spéciaux des télévisions étrangères venus à Alger couvrir la libération, le 2 juillet, des deux leaders historiques du Front islamique du salut (FIS), Abassi Madani et Ali Benhadj (voir l’article de Cherif Ouazani pp. 20-21). Exit donc TF1, France Télévisions et La Chaîne Parlementaire (France) ainsi que la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF). Direction Paris par le premier avion
« Aucune couverture médiatique par la presse étrangère n’est tolérée », avait précisé le ministère de la Communication. « Les autorités n’ont pas apprécié qu’on ait diffusé mercredi soir des images », a indiqué un journaliste expulsé.
Cette mesure semble inquiétante. D’une part, elle s’apparente à un dangereux retour en arrière. Même si on peut reprocher aux médias étrangers, et français en particulier,
d’avoir facilement versé dans le sensationnel et le morbide ces dernières années, interdire à des journalistes de travailler constitue une drôle de méthode. D’autant que si
Madani et Benhadj ne peuvent mener d’activité politique ni s’exprimer dans les médias, le fait de les filmer ou de commenter leur élargissement, qui est un véritable événement
journalistique, ne signifie pas qu’on leur donne la parole. D’autre part, cette mesure, destinée à éviter toute « publicité » autour de la libération – les télévisions étrangères étant plus regardées en Algérie que les chaînes nationales – a eu l’effet exactement inverse. Imaginer que la presse française n’allait pas réagir à un tel
comportement confine à la naïveté.
L’Algérie, depuis l’élection de Bouteflika, s’échine, avec un certain succès, à redorer son image. Il reste du travail

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