Cameroun : désaccords, menaces et guerre d’égo… Les Anglophones sont-ils condamnés à ne pas s’entendre ?

La réunion organisée au début du mois à Toronto a mis en évidence les querelles de leadership qui divisent les défenseurs de la cause anglophone. Des dissensions flagrantes aussi sur le terrain, où les milices, en plus de combattre l’armée camerounaise, se livrent une guerre fratricide.

Patrouille des membres du Bataillon d’intervention rapide à Ekona, au Cameroun. © Ashley Gilbertson/VII/REDUX-REA

Patrouille des membres du Bataillon d’intervention rapide à Ekona, au Cameroun. © Ashley Gilbertson/VII/REDUX-REA

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 18 novembre 2021 Lecture : 4 minutes.

L’intention était sans doute louable. Une ONG basée aux États-Unis est parvenue à réunir au Canada, du 29 octobre au 1er novembre, une trentaine d’organisations anglophones. Séparatistes, fédéralistes ou unionistes, tous ont accepté de se retrouver autour d’une même table, au DoubleTree Hotel de Toronto, pour tenter de ramener la paix dans les provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

« Nous savons tous qu’il n’y aura pas de solution militaire à cette guerre, insiste Denis Foretia, de la Coalition pour le dialogue et les négociations (CDN, l’ONG organisatrice). Nous devons donc trouver le moyen d’instaurer la paix, et cela ne sera possible que s’il y a un consensus sur le processus permettant de parvenir à un règlement négocié. »

Durant quatre jours, on a ainsi pu apercevoir dans la métropole canadienne des représentants des groupes séparatistes armés (notamment ceux de l’Ambazonia Governing Council – AgovC – de Lucas Ayaba Cho), des militants sécessionnistes tels que John Mbah Akuroh, Mark Bareta, Eric Tataw, Carlson Anyangwe, ou Yerima Dabney, qui seconde Sisiku Ayuk Tabe depuis son incarcération à la prison de Kondengui. Mais aussi des dirigeants d’organisations de la société civile anglophone, à l’instar de l’avocat Agbor Balla, d’Esther Oman de l’ONG Reach Out, et même des religieux, avec le modérateur de l’Église presbytérienne, Fonki Samuel Forbah, et l’archevêque émérite de Bamenda, Mgr Cornelius Fontem Esua. Une énumération qui en dit long sur la multiplicité des points de vue et, donc, sur la difficulté à parler d’une seule voix.

Boycott et menaces de mort

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