Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 7 juin 2004 Lecture : 4 minutes.

Ouazani m’a tuer…
Dans le n° 2262, page 101, vous avez titré l’article de Cherif Ouazani « El-Para m’a tuer. » Pourquoi pas « tué » ? Y a-t-il une subtilité qui m’échappe ?
Réponse : Pour comprendre la « subtilité », il faut se remémorer une affaire qui fit grand bruit il y a une douzaine d’années : l’assassinat d’une vieille dame, Ghislaine Marchall, dans le sud de la France. Près de son cadavre, sur le mur, on retrouva cette inscription, rédigée en lettres de sang : « Omar m’a tuer. » Une inscription accusant son jardinier, un jeune Marocain dénommé Omar Raddad. Depuis lors, les journalistes se sont emparés de cette incongruité grammaticale, en la détournant de son contexte originel, pour titrer des articles évoquant les déboires de tel ou tel personnage.

« Le Maroc n’est pas africain »
J’aimerais réagir à la décision de la Fifa d’organiser la Coupe du monde en Afrique du Sud et préciser, que, en tant qu’africain, j’aurais déploré une victoire du Maroc. Le Maroc ne représente pas l’Afrique, sauf lorsque cela lui est directement bénéfique.
Le royaume chérifien ne fait pas partie de l’Union africaine, alors que toutes les petites îles de l’océan Indien en font partie. Il a même présenté une candidature à l’Union européenne. À mes yeux, seuls l’Égypte et l’Afrique du Sud méritaient d’organiser la première Coupe du monde sur le sol africain. L’Égypte est fortement intégrée au continent africain. Le fait de partager le Nil avec plusieurs autres pays d’Afrique noire lui donne une conscience africaine bien plus forte que le Maroc.
Mais je suis extrêmement heureux que l’Afrique du Sud ait été choisie. Ce pays représente le continent dans son ensemble (blanc, noir, arabe, indien…). C’est un modèle de démocratie, de développement et de miracle humain que tous les pays africains doivent suivre.
Demandez à un Marocain de se définir. Il vous dira généralement qu’il est arabe ou berbère. Demandez à un Sud-Africain de se définir. Il vous dira qu’il est africain, qu’il soit noir, indien, blanc, afrikaner ou anglo-saxon.
Voilà toute la différence.
Réponse : Libre à vous d’avoir une telle opinion. Ce n’est pas la nôtre. Quoi qu’il en soit, l’absence du Maroc de l’Union africaine tient à des circonstances particulières. Le royaume chérifien s’était en effet retiré de l’OUA (Organisation de l’unité africaine), ancêtre de l’UA, en 1984, après que l’organisation continentale eut accueilli en son sein la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le sentiment d’appartenance à l’Afrique des Marocains n’était nullement en question.

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Et l’arabe, Monsieur Blatter ?
Sepp Blatter, le président de la Fédération internationale de football association (Fifa), semble croire que tous les Africains ont pour langue principale le français et l’anglais, langues de son discours à l’annonce des résultats pour l’organisation de la Coupe du monde 2010 (avec une excuse pour les Espagnols et les Portugais). Et que fait-il de l’arabe, pourtant langue officielle de quatre des cinq candidats africains ? J’ose espérer que c’est un oubli involontaire concernant un continent dont il se vante de connaître tous les habitants.

Bagdad n’est pas Hollywood
Il y aurait des personnes surprises par les tortures et les mauvais traitements infligés aux détenus irakiens ! Rappelons-leur que la réalité de la guerre est bien différente de celle des films d’Hollywood : les abus sont une constante de l’histoire des armées d’occupation. Ce fut le cas de l’armée française en Algérie, de l’armée américaine au Vietnam, en Afghanistan et aujourd’hui en Irak. Sans compter les atrocités commises par la police et l’armée sud-africaine sous le régime de l’apartheid et les abus journaliers de l’armée israélienne lors de ses incursions dans les Territoires occupés…
Le monde civilisé – si tant est qu’il existe – ne saurait donner des leçons de démocratie alors que les premiers responsables de ces actes, à commencer par les dirigeants des États-Unis et du Royaume-Uni, sont incapables d’assumer leurs responsabilités.

J.A.I. en arabe, enfin !
J’adresse mes félicitations les plus vives au Groupe Jeune Afrique à l’occasion de la parution – tant attendue ! – d’une édition arabe (bi-l-arabiyya) de votre prestigieux hebdomadaire. Vous ne pouvez imaginer ma joie – celle, en réalité, de tous ceux qui connaissent la valeur et l’histoire de Jeune Afrique sur le continent africain et dans le monde arabe – lorsque je suis tombé, par hasard, sur ce premier numéro, qui m’a étonné tant par la qualité de sa réalisation et de son contenu que par la valeur indiscutable de ses contributeurs – journalistes et écrivains.
Tous mes voeux de franc succès et de longue vie à cette nouvelle publication. Salutations particulières de ma part et de la part de la jeunesse arabe à Béchir Ben Yahmed et à Safi Saïd, maître d’oeuvre de cette publication.
Enfin, je me réjouis de pouvoir dire aujourd’hui, presque cinquante ans après la création de Jeune Afrique, que l’Afrique parle désormais « arabe ». Wa s-salam alaykum !

Un espoir pour les femmes excisées
J’ai découvert dans votre article « Réparer l’irréparable » (J.A.I. n° 2257) l’existence d’une technique de reconstitution de sexe excisé. Je remercie J.A.I. pour cette information très importante, et souhaiterais que vous puissiez publier l’adresse complète du docteur Pierre Foldès dans un prochain numéro de votre journal. Je suis persuadé que beaucoup de ses collègues africains ainsi que les nombreuses organisations féminines voudront collaborer avec lui pour le grand soulagement d’hommes et de femmes de pays où la pratique de l’excision est répandue.
Réponse : Le docteur Pierre Foldès est joignable soit à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye, au service d’urologie
(20, rue Armagis, 78100 Saint-Germain-en-Laye, tél. : 01 39 27 40 50),
soit à la clinique Louis-XIV de la même ville (4, place Louis-XIV, 78100 Saint-Germain-en-Laye, tél. : 01 39 10 26 26).

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