Tensions intérieures

Publié le 7 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Alors que les Casques bleus ont pris le relais des soldats de l’Union africaine, le 1er juin, au Burundi, le processus de paix connaît un nouveau hoquet. Le président Domitien Ndayizeye a demandé au médiateur, le vice-président sud-africain Jacob Zuma, une prolongation d’un an de la période de transition. Ce dernier n’y est pas favorable, estimant que la répartition des pouvoirs a été prévue pour une période intérimaire de trois ans et qu’une prolongation romprait l’équilibre sans pour autant garantir que les élections pourront avoir lieu. Entre autres motifs invoqués par Ndayizeye : l’occupation du secteur de Bujumbura rural, à l’est de la capitale, par les rebelles du Palipehutu/FNL (Parti pour la libération du peuple hutu/Forces nationales de libération), lesquels ont cependant accepté de parler au téléphone avec le médiateur. Les discussions se sont poursuivies au sommet régional sur le Burundi, qui s’est tenu à Dar es-Salaam, le 5 juin.
Hormis le Frodébu (Front pour la démocratie au Burundi), au pouvoir, le calendrier électoral satisfait la plupart des partis politiques hutus rassemblés sous le sigle G7, ainsi que le MRC (Mouvement de réhabilitation du citoyen), formation tutsie rassemblée autour du colonel Epitace Bayaganakandi, ancien ministre de l’Intérieur du président hutu, feu Melchior Ndadaye. Candidat malheureux à la présidence de transition, le colonel Bayaganakandi espère prendre sa revanche par les urnes. Le CNDD-FDD (Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie), ex-rébellion, y est également favorable. Très populaire, ce mouvement pense pouvoir obtenir un grand nombre de sièges dans le futur Parlement. Tous travaillent d’arrache-pied à régler les questions administratives et pratiques pour la tenue des scrutins.

Le camp des « anti-élections » est animé par l’ancien président (tutsi) Pierre Buyoya. Son parti, l’Uprona (Unité pour le progrès national), est aussi celui du vice-président Alphonse Kadege, mais serait actuellement en perte de vitesse. Ont rejoint l’Uprona la plupart des mouvements tutsis du G10, contre lesquels la presse s’est déchaînée, les accusant d’organiser le blocage du pouvoir en ralentissant la signature des textes émis par la présidence, obligatoirement ratifiés par le vice-président Kadege, ainsi que le vote de la loi électorale. La tension monte entre les leaders politiques qui s’accusent mutuellement d’avoir un agenda personnel et de négliger l’intérêt général, qui commande de maintenir la paix et la concorde civile afin d’élire, au plus vite, un chef de l’État représentatif et responsable devant tous les Burundais.

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