Secrets de famille

Publié le 7 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Depuis quelques années, en France, les confessions de stars (ou de proches de stars) du show business font le bonheur des éditeurs et des libraires. Le plus souvent, ces livres-Kleenex, comme certains commentateurs les qualifient, ont pour principal intérêt de révéler un épisode scabreux de la vie d’un personnage illustre. L’animateur de télévision Benjamin Castaldi a ainsi fait l’événement en dévoilant un Yves Montand (son grand-père) amoureux de sa belle-fille Catherine Allégret (mère de l’animateur). Pendant ce temps, on en apprenait de belles sur la vie de Jacques Anquetil, quintuple vainqueur du tour de France cycliste. Non content d’avoir fait un enfant à la fille de sa femme, le champion a succombé au charme de l’épouse de son beau-fils. La chanteuse Lio, le comédien Guillaume Depardieu, la fille de Bernard-Henri Lévy (même si c’est dans le cadre d’un roman), pour ne citer que ceux-là, y sont aussi allés de leur livre-confidences au cours des semaines ou des mois écoulés. Avant, on avait eu le livre de Nadine Trintignant, un des best-sellers 2003, qui s’est déjà vendu à 270 000 exemplaires.
Si le phénomène prend une telle ampleur, c’est que l’imbrication de la télévision, de la presse écrite et de l’édition est de plus en plus forte. Paris Match ou Gala voire L’Express font leurs choux gras de ces livres supposés à scandale, tandis que les auteurs sont des invités de choix pour Thierry Ardisson, Mireille Dumas, Marc-Olivier Fogiel et les autres spécialistes du bavardage télévisuel.
Revers de la médaille, les confessions de véritables écrivains sont mises dans le même panier. C’est le cas de dans lequel le directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert, évoque la figure impitoyable de son père. De tout temps et en tout lieu, l’introspection est la matière essentielle de la littérature. Aujourd’hui, ce sont les bouffons et les bonimenteurs qui arrondissent leurs fins de mois en vidant leur sac de petits secrets.

Maintenant, il faudra tout se dire, de Benjamin Castaldi et Jean-Michel Caradec’h, Albin Michel, 240 pp., 17,50 euros.
Pour l’amour de Jacques, de Sophie Anquetil, Grasset, 194 pp., 15,50 euros.
Rien de grave, de Justine Lévy, Stock, 194 pp., 15,50 euros.
Ma Fille, Marie, de Nadine Trintignant, Fayard, 168 pp., 12 euros.
L’Américain, de Franz-Olivier Giesbert, Gallimard, 176 pp., 15,50 euros.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires