BAD : 202 millions de dollars pour le minier sud-africain Kalagadi Manganese
Un prêt de 202 millions de dollars a été octroyé par la Banque africaine de développement au groupe minier sud-africain Kalagadi Manganese en marge de la conférence Mining Indaba qui se tient au Cap, en Afrique du Sud, du 3 au 6 février.
La Banque africaine de développement (BAD) et le groupe minier sud-africain Kalagadi Manganese ont profité de la conférence Mining Indaba au Cap pour signer un prêt de 202 millions de dollars, en présence de la ministre des Mines sud-africaine Susan Shabangu. Ces fonds permettront de financer un projet industriel intégré, comprenant une mine de manganèse (déjà en activité) et une usine de production d’aggloméré, toutes deux dans la province du Cap-Septentrional, ainsi qu’une fonderie, qui sera construite à proximité de Port-Elisabeth, à 900 km de là.
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2,3 millions de tonnes
Dirigé par la charismatique Daphne Mashile-Nkosi, figure de la lutte contre l’apartheid et pour les droits des femmes, Kalagadi Manganese doit produire à terme 2,3 millions de tonnes de manganèse, dont 700 000 seront destinés à être transformés dans la fonderie sud-africaine.
« L’appui de la BAD nous est crucial. La plupart des banques nous fermaient la porte au nez : ce projet leur semblait trop risqué car piloté par une femme noire, n’étant pas issue du secteur minier », a rappelé celle que les Sud-Africains surnomment affectueusement « Tata Daphne ».
Valeur ajoutée locale
« Ce prêt de la BAD, d’une durée de 11 ans, est le premier du genre pour un projet minier en Afrique du Sud, et le quatrième sur le continent, après ceux de la Société nationale industrielle et minière de Mauritanie (SNIM, dans le fer), de l’Office chérifien des phosphates au Maroc et de Sherritt dans le nickel à Madagascar. », a indiqué Alhassane Haidara, chargé d’investissement pour le secteur minier de l’institution financière panafricaine.
Il a également ajouté que « le projet a reçu [notre] soutien car le modèle économique est robuste, mais aussi et surtout parce qu’il permet une valeur ajoutée locale grâce à l’usine d’aggloméré et à la fonderie, dans une région d’Afrique du sud en difficulté, le Cap-Septentrional ». Le prêt de la BAD à Kalagadi Manganese intervient au moment où le secteur minier sud-africain traverse une crise sociale, avec une série de grèves qui paralysent les filières de l’or et du platine.
Daphne Mashile-Nkosi, au nom des siennes
Militante passée au monde des affaires, Daphne Mashile-Nkosi est la première femme à diriger une compagnie minière en Afrique du Sud.
À 55 ans, Daphne Mashile-Nkosi reste une exception en Afrique du Sud, à plus d’un titre. Non seulement elle fait partie des rares femmes noires chefs d’entreprise, mais elle est même la seule à ce niveau de responsabilité dans le secteur minier. Kalagadi Manganese, la société qu’elle dirige, exploite trois gisements de manganèse autour de Hotazel, dans la province du Cap-Nord. Leurs réserves sont évaluées à 102 millions de tonnes.
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