Mission accomplie ?
L’ancien ministre algérien des Affaires étrangères a achevé sa périlleuse médiation.
C’était il y a un peu plus d’un mois, dans son appartement parisien du 7e arrondissement, à l’issue d’un long entretien avec J.A.I. En guise d’au revoir, Lakhdar Brahimi avait eu cette petite phrase : « Ne croyez pas que je sache avec certitude où je vais ; en fait, je navigue à vue. » Ce mercredi 2 juin, c’est un homme de 70 ans un peu voûté, un peu amer, un peu las, mais toujours aussi charmeur qui a pris congé de sa dernière mission de six mois en Irak avant de regagner New York et son poste de conseiller spécial auprès du secrétaire général de l’ONU : « J’ai fait mon travail. Je l’ai fait au mieux de mes capacités. Je l’ai fait avec beaucoup de respect et de sympathie pour le peuple irakien. L’important, maintenant, c’est ce que ce peuple pense… »
À l’évidence, les résultats auxquels est parvenu le diplomate algérien sont, ne serait-ce que de son propre point de vue, pour le moins mitigés. Ni le nouveau président, ni le nouveau Premier ministre, ni le nouveau gouvernement irakien ne portent sa marque, mais bien plutôt celle de l’occupant américain, lequel a en définitive force de loi. L’impression, désagréable, selon laquelle l’administration Bush a attiré, utilisé, puis marginalisé et enfin poussé en touche le représentant spécial de Kofi Annan prédomine non seulement parmi les Irakiens, mais au sein même du Conseil de sécurité.
Comme s’il pressentait une telle issue, Lakhdar Brahimi ne cessait d’ailleurs depuis quelques semaines de minimiser son rôle et d’insister sur le caractère limité de sa marge de manoeuvre, alors que les Américains, non sans cynisme, se plaisaient au contraire à le mettre en avant comme si le sort de l’Irak dépendait de lui seul. Deux hommes, l’administrateur civil Paul Bremer et le « monsieur Irak » du Conseil national de sécurité Robert Blackwill (voir encadré p. 23), se sont employés à mettre en oeuvre cette stratégie du mouchoir, utile puis jetable. « Il a évolué dans le bon sens, son arrogance n’est plus qu’un souvenir et nous nous entendons bien », confiait Brahimi fin avril à propos de Bremer. « Il est le dictateur de l’Irak, il a l’argent et il a la signature », lâche-t-il aujourd’hui, dans un demi-sourire. Entre ces deux jugements, un mois de galère bagdadie pour l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères et le goût acidulé d’un demi-échec…
Aurait-il dû accepter cette tâche ? Lakhdar Brahimi doit sans doute encore se le demander. Début janvier 2004, alors qu’il vient d’achever deux années épuisantes comme représentant spécial de l’ONU en Afghanistan, Brahimi prévoit d’aller se reposer en compagnie de son épouse Melica sur l’île de Bali, au milieu de ces paysages indonésiens qu’il affectionne tant. Mais l’un de ses amis, l’ambassadeur du Chili à l’ONU, qui préside le Conseil de sécurité, le persuade de se rendre auparavant à New York afin d’y présenter son rapport de fin de mission : « Ma présidence s’achève dans quelques semaines, j’aimerais que tu viennes plancher avant mon départ ; fais-le pour moi. »
Brahimi se laisse convaincre, le « piège » se referme. Kofi Annan est le premier à lui demander d’accepter de reprendre du service sans tarder, cette fois en Irak. Malgré son insistance, Lakhdar Brahimi refuse : trop risqué, trop fatigant. Puis les Américains prennent le relais : Robert Blackwill, Condoleezza Rice, Colin Powell, Donald Rumsfeld, le président Bush et sa femme Laura – lors d’un entretien informel dans le Bureau ovale – montent au créneau. Brahimi est le meilleur choix, il a réussi en Afghanistan, pourquoi ne parviendrait-il pas à déminer l’Irak ? Généreux de lui-même, répondant volontiers aux sollicitations, appréciant d’être ainsi distingué et sans doute secrètement flatté, celui qui est probablement le Maghrébin le plus connu hors du Maghreb finit par céder. « Sans doute les Américains ont-ils retiré de mon expérience afghane la conclusion que j’étais gérable, explique-t-il avec modestie. Et puis, ils n’avaient pas le plan B. » Brahimi impose cependant des limites très strictes à sa nouvelle mission : il servira d’intermédiaire entre les Américains et la hiérarchie religieuse chiite, en conflit ouvert sur l’opportunité de tenir des élections immédiates, et établira un calendrier électoral consensuel. Full stop.
Le premier séjour de Lakhdar Brahimi en Irak, fin février, est incontestablement un succès. Celui que l’on appelle rapidement à Bagdad al-Ustaz (« le Professeur ») applique une méthode qui lui a si bien réussi ailleurs. Il enchaîne les rendez-vous, jusqu’à vingt par jour, pose vingt fois la même question sans jamais révéler ce qu’il pense, écoute attentivement les réponses et guide peu à peu ses interlocuteurs vers un consensus. Une manière toute socratique d’avancer, qui lui vaut respect et sympathie. À Nadjaf, il s’entretient pendant deux heures et demie avec l’ayatollah Ali Sistani, assis sur un tapis, dans une pièce nue, avec pour unique témoin le fils de ce dernier. En rupture avec les Américains, Sistani se laisse finalement convaincre de lever son mot d’ordre d’élections immédiates. Paul Bremer est enchanté : « Tout ce que Lakhdar veut, Lakhdar l’obtient », confie-t-il, admiratif. Quant à Brahimi, il ne tarit pas d’éloges sur Sistani : « Un homme modéré, sage et informé », dit-il, avant d’ajouter, dubitatif : « Le seul problème est de savoir où vont ses propres allégeances : Nadjaf ou Qom ? L’Irak ou l’Iran ? »
De retour à New York, le diplomate, qui commence à se prendre au jeu, accepte de prolonger sa mission jusqu’au 30 juin, le temps de mettre sur pied un « vrai » gouvernement irakien chargé de préparer les élections législatives de janvier 2005. Les Américains, en position de demandeurs, ferment les yeux sur les exigences d’un homme pour l’instant indispensable et qui – ils le savent – ne les a jamais portés dans son coeur. Sans que Bremer ne bronche, Brahimi met ainsi en pièces deux de ses projets : prolonger le mandat du Conseil intérimaire de gouvernement et tenir des élections indirectes afin de désigner une nouvelle instance représentative.
Début avril, le deuxième séjour irakien de Brahimi se déroule dans une atmosphère nettement plus crispée. Les prises de position de l’émissaire onusien contre la campagne de « débaasification » et le dédain dans lequel il tient la plupart des membres du Conseil intérimaire, considérés peu ou prou par lui (et par la majorité des Irakiens) comme de simples collaborateurs, si ce n’est des créatures de l’occupant, lui valent de solides inimitiés. Ahmed Chalabi, le très sulfureux candidat du Pentagone, se déchaîne ainsi contre son idée d’un gouvernement de technocrates apolitiques dont il se sait exclu. « Brahimi est un Algérien, un sunnite, avec une formation et un agenda de nationaliste arabe, ce n’est pas un homme de consensus », assène-t-il sur Fox News. L’universitaire Fouad Ajami, professeur à l’université Johns-Hopkins et l’un des affidés de Chalabi, va plus loin. Dans Newsday puis dans le Wall Street Journal, il explique gravement qu’en tant que secrétaire général adjoint de la Ligue arabe à la fin des années 1980, Lakhdar Brahimi a « défendu les dictateurs arabes », « cautionné l’invasion du Koweït par Saddam », « embrassé Tarek Aziz à la télévision » et « tacitement approuvé le génocide des Kurdes ». Conclusion d’Ajami : « Ce que cherche Brahimi n’est rien d’autre que la restauration du régime déchu sous un masque technocratique ».
Les coups portés sont violents, auxquels Lakhdar Brahimi s’abstient de répondre publiquement. Mais ils l’ébranlent quelque peu, d’autant qu’ils s’ajoutent à la méfiance que lui vouent plusieurs dignitaires chiites, dont Abdelaziz al-Hakim et le rebelle Moqtada al-Sadr (qu’il qualifie de « trublion »), au seul titre qu’il est sunnite. « Je me suis contenté de dire à mes interlocuteurs américains : retenez vos chiens, dites à vos snipers de cesser le feu », explique Lakhdar Brahimi. Mais le mal est fait.
Lorsqu’il passe, fin avril, à Paris pour assister aux fiançailles de sa fille Rym – ex-journaliste à CNN – avec le prince jordanien Ali, demi-frère du roi Abdallah et chef de la Garde royale, Brahimi aggrave en quelque sorte son cas. Au cours d’une interview radiophonique, il qualifie la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens de « plus grand poison de la région » et fustige le « soutien injuste » de Washington à Tel-Aviv. Pour fondés qu’ils soient, ces propos soulèvent une petite tempête : l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Dan Gillerman, exige la démission de Brahimi, et Kofi Annan se désolidarise prudemment des déclarations de son représentant. « En sept ans, le secrétaire général s’est exprimé à de multiples reprises sur ce sujet, commente son porte-parole Fred Eckhard, et jamais il n’a utilisé le mot de poison. » Dans le New York Times, l’éditorialiste ultraconservateur William Safire fustige la « démagogie antioccidentale » supposée de Brahimi. Seul manque à l’appel le gouvernement américain, qui ne dit mot pour une raison très simple : il a encore besoin de lui. Il ne serait guère convenable en effet que cet homme indépendant et crédible quitte le navire avant d’avoir donné sa caution au futur gouvernement irakien que le tandem Bremer-Blackwill est en train de concocter… tout en laissant l’impression que Brahimi en est le maître d’oeuvre.
De retour à Bagdad le 6 mai pour son troisième et dernier séjour, Lakhdar Brahimi retrouve le quotidien déprimant d’une résidence quasi surveillée, dont le caractère « prophylactique » le coupe peu à peu des réalités. Pour des raisons de sécurité, son prédécesseur Sergio Vieira de Mello ayant payé de sa vie, sous les ruines du siège local de l’ONU, sa volonté d’impartialité topographique, il est en effet contraint de vivre au coeur même du dispositif de l’occupant américain, avec lui et sous sa protection. Brahimi habite le palais de la République, en plein centre de la « zone verte » de six kilomètres carrés, transformé en QG bunker de la coalition. Il y dispose d’une chambre avec cabinet de toilette et d’un bureau sans fenêtre de trois mètres sur quatre équipé d’une table, d’un fauteuil et de deux chaises.
De ce camp retranché où il reçoit ses visiteurs, le représentant de l’ONU sort très peu et le regrette : « Je suis enfermé », confie-t-il. C’est là que pendant tout le mois de mai ce spécialiste du nation building, auteur en 2000 d’une étude remarquée sur la réforme des opérations de paix des Nations unies, va se consacrer à mettre en place l’exécutif provisoire irakien. Très vite, les obstacles s’accumulent, qui réduisent peu à peu son objectif d’installer un gouvernement de technocrates et de renvoyer aux oubliettes les membres du Conseil intérimaire de gouvernement. Il est vrai que les événements d’avril – du siège de Fallouja à celui de Nadjaf – ont démontré à quel point les élites laïques irakiennes sur qui s’appuie Brahimi sont « coupées des masses », lesquelles ne suivent que des leaders tribaux, religieux ou à discours religieux, qu’ils soient chiites ou sunnites.
Étrangement passif, Lakhdar Brahimi doit avaler une première couleuvre lorsque Paul Bremer décide, le 28 mai, d’assister en personne à la réunion du CIG chargée de nommer le nouveau Premier ministre. Non seulement il n’y est pas, mais son candidat, le très irréprochable scientifique spécialiste du nucléaire Hussein Shahristani, un ancien détenu chiite de la prison d’Abou Ghraib sous Saddam, a décidé la veille de ne pas se présenter devant le tir de barrage des caciques du Conseil. C’est un neurologue chiite de 58 ans, Iyad Allaoui, que Bremer et le CIG ont en effet choisi. Même s’il figurait bien sur les tablettes de Brahimi, cet ancien baasiste devenu opposant en exil à Londres au début des années 1970 n’est pas sa tasse de thé. Comme Chalabi était l’homme du Pentagone, Allaoui est en effet dans une très large mesure celui de la CIA (et du MI6 britannique) qui finance son parti, l’Iraqi National Accord. Bénéficiant de l’appui tacite de l’ayatollah Sistani, il apparaît plus comme le produit du nouveau rapport de force interne à l’administration américaine, désormais favorable au tandem Powell-Rice au détriment du couple Rumsfeld-Wolfowitz, que comme un chef de l’exécutif indépendant.
La deuxième couleuvre est ingérée quatre jours plus tard, le 1er juin. Pour le poste, protocolaire mais symbolique de président de la République, Lakhdar Brahimi ne cachait pas sa préférence pour Adnan Pachachi, octogénaire éminemment respectable, ancien ministre des Affaires étrangères et ami depuis plus de trente ans. Un choix d’autant plus évident que cette personnalité avait, semble-t-il, également l’aval des Américains, Paul Bremer en tête. Mais un choix refusé par le CIG, qui contraindra Pachachi – dont l’épouse, il faut le signaler, était foncièrement hostile à toute perspective présidentielle pour son mari – à annoncer son retrait une demi-heure à peine après avoir été annoncé (à tort) comme élu par les agences de presse.
Emporté par un soudain prurit nationaliste, le Conseil intérimaire a en effet estimé qu’un candidat aussi ouvertement décrit comme proche des Américains ne pouvait décemment occuper la fonction de chef de l’État. En lieu et place est élu le président sortant du CIG Ghazi al-Yaouar, un cheikh sunnite de 46 ans, homme d’affaires formé aux États-Unis et proche de la famille royale saoudienne, que l’on dit propre, patriote et surtout représentatif. Il est en effet le neveu du chef de la tribu des Chammar, l’une des plus importantes de la région et dont les membres sont autant sunnites que chiites. Exit donc Adnan Pachachi, lequel n’est pas loin de soupçonner les occupants d’avoir joué double jeu, le soutenant le jour de façon ostensible et presque décrédibilisante et agissant la nuit contre lui, au motif que son nationalisme arabe et ses critiques acerbes à l’encontre d’Israël ne leur convenaient pas.
Proclamé le 2 juin, le nouveau gouvernement irakien est en quelque sorte la troisième torsion de bras qu’a dû subir Lakhdar Brahimi. Sans préjuger de son avenir et de sa réussite, il est clair que cette équipe très politique, dont les principaux membres ont été sélectionnés par le Conseil intérimaire sortant et par le tandem Bremer-Blackwill, n’a que peu de chose à voir avec le groupe soudé de technocrates non partisans imaginé par Brahimi. Impuissant, ce dernier a dû poser sur la photo de famille à la droite du président Ghazi al-Yaouar et laisser le secrétaire général Kofi Annan prendre acte, à New York, de la marginalisation de l’ONU en termes diplomatiques : « Nous devons tous reconnaître que le processus de nomination n’était pas parfait et que l’environnement était difficile. Vu les circonstances, je pense que Brahimi a fait du mieux qu’il pouvait. » On est loin, on le voit, des hommages unanimes qui conclurent la mission afghane du diplomate algérien. D’ailleurs, et non sans une bonne dose d’hypocrisie, Washington fait désormais valoir que le mandat de Lakhdar Brahimi ne consistait en définitive qu’à « faciliter » la formation du nouveau gouvernement intérimaire irakien, non à en désigner lui-même les membres…
Paris, de nouveau, le 4 juin. Sur le chemin du retour vers New York, Brahimi pose ses valises pour une courte escale. « Ma mission, confie-t-il à J.A.I., s’est achevée aussi bien que possible : ce nouveau président, ce nouveau Premier ministre, ce nouveau gouvernement, c’est ce qu’on pouvait obtenir de mieux dans les circonstances actuelles. » Plaidoyer pro domo, de la part d’un homme que les critiques de ces derniers jours ont visiblement blessé ? Peut-être. « Dire que tout ce processus s’est déroulé à mon insu et contre ma volonté est une bêtise : c’est moi qui ai proposé le nom d’Iyad Allaoui au Conseil de gouvernement, moi aussi qui ai rédigé la liste finale des membres du gouvernement. Certes, mon souhait était que ce dernier soit composé avant tout de technocrates apolitiques, mais un médiateur ne saurait gagner sur toute la ligne. Il y a eu compromis et c’est un bon compromis. » Et Brahimi de citer la compétence « indiscutable » de chacun des nouveaux ministres, la présence de six femmes parmi eux et l’absence de personnalités corrompues proches de sa bête noire Ahmed Chalabi : « Je les ai virées de la liste. »
En contact permanent, assure-t-il, avec l’ayatollah Sistani, principale autorité chiite du pays, et avec les Américains qui ne l’auraient « jamais court-circuité », il s’est employé à élaborer un consensus dont il n’a pas à rougir. Même le pedigree quelque peu sulfureux du Premier ministre Iyad Allaoui ne le dérange pas outre mesure : « Il y avait deux catégories d’opposants à Saddam Hussein ; ceux de l’intérieur, dont aucun ou presque n’a survécu, et les exilés. Parmi ces derniers, seuls quelques rares individus, à l’instar de Shahristani, n’ont eu aucun contact avec la CIA. Ce n’est donc pas un critère de choix, même si on peut le regretter. Allaoui au moins a eu le courage de critiquer la débaasification et la dissolution de l’armée, qui furent deux grandes erreurs américaines. » Sincère sans nul doute, à défaut de convaincre vraiment ceux qui auraient souhaité pour le 30 juin un Irak tout à fait digne et libre, la défense et illustration de Lakhdar Brahimi s’achève.
Que va-t-il faire désormais ? Déposer son rapport, briefer les membres du Conseil de sécurité, peut-être enfin se reposer dans la campagne balinaise, puis reprendre du service auprès de Kofi Annan. « À moins, nous confiait-il il y a un mois, que je retourne à Bagdad pour quelques jours en juillet, le temps d’assister à la conférence nationale chargée d’élire le Parlement provisoire. » Une perspective hypothétique qui écarte, on le voit, à court et à moyen terme toute retraite et tout retour politique en Algérie. Pour la première, Brahimi n’a aucun goût. Quant à son pays natal, auquel le lie une histoire fort riche, complexe et amère, il est pour lui un berceau et un terreau, pas un horizon.
Depuis quelques mois, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Chadli Bendjedid, Mohamed Boudiaf et Ali Kéfi a repris contact avec le président Bouteflika, dont il a soutenu, il ne s’en cache pas, la récente candidature. Les deux hommes se parlent régulièrement au téléphone, de tout et de rien. Une relation conviviale qui ne débouche sur aucun projet de retour. « L’Algérie, en ce qui me concerne, c’est fini », tranche-t-il. Lui qui a vécu, en direct et parfois à ses dépens, un épisode live de son film préféré Star Wars sur la terre millénaire de Mésopotamie, doit trouver bien fastidieux les entrelacs du sérail politique algérien. « Je ne déteste rien tant que la médiocrité », répète Lakhdar Brahimi…
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