La terre plus rebelle que le paysan

Publié le 7 juin 2004 Lecture : 1 minute.

On compte actuellement un million d’habitants en Grande Kabylie. Or il n’y a que 110 000 hectares de terres cultivables, le reste étant de la broussaille ou de la pierre. Cela fait donc 0,15 hectare par personne. Sur 100 000 hectares vivent près de 100 000 familles de fellahs. Que peut faire un paysan avec cinq ou six enfants à charge et 1 hectare de terre de faible rendement ?
L’industrie, elle, est pratiquement inexistante. Le premier résultat de cet état de choses, c’est l’émigration. Si le revenu annuel moyen en Kabylie est de 200 francs, en revanche, les revenus provenant des mandats expédiés de France atteignent presque 400 francs par an et par habitant. C’est presque le quart de la population qui choisit le chemin de l’Europe, un autre quart, surtout des femmes, tirent de maigres ressources de la culture ou de l’artisanat. Le reste, ce sont presque exclusivement des consommateurs sans travail. La culture en Kabylie n’offre que trente-cinq journées de travail par an pour chaque fellah. Si l’on ajoute que l’accroissement démographique est considérable, de l’ordre de 3 %, on conviendra que la situation exige des solutions rapides et radicales.
Mais l’économie n’est pas tout. Des investissements ne sont rentables que si le terrain est préparé à les recevoir. Or il y a également un problème humain et politique. Le régionalisme kabyle, ce n’est pas une quelconque aspiration à la sécession mais bien plutôt une forme exacerbée de susceptibilité, un sentiment justifié de force et d’originalité trop souvent exploité par les uns et par les autres pour ne pas engendrer à la fin certaines confusions.
Aujourd’hui, l’Algérie traverse une nouvelle épreuve. Du Djurdjura monte de nouveau l’écho des combats. L’Algérie inquiète ne veut plus de la guerre.

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