« Je prends ma retraite »
Publié le 7 juin 2004 Lecture : 2 minutes.
Fort heureusement, il n’y a pas que l’Irak ! Il y a Nelson Mandela.
À 86 ans, il nous demande l’autorisation de partir à la retraite. Mais, cette fois, pour de bon.
Je ne le laisserai pas partir sans vous avoir donné à lire le très beau texte par lequel il a voulu prendre congé de nous tous, qui sommes ses admirateurs.
Savourez :
« J’aurai 86 ans dans quelques semaines, et c’est une vie plus longue que celle à laquelle ont droit la plupart des êtres humains. J’ai la chance supplémentaire d’être en très bonne santé, du moins à ce que disent mes médecins.
« Je suis sûr que personne ici, aujourd’hui, ne m’accusera d’égoïsme si je demande à passer du temps, pendant que je suis encore en bonne santé, avec ma famille, mes amis et
aussi avec moi-même.
« L’une des raisons qui me faisaient souhaiter de retourner en prison est que j’avais si peu de loisirs pour lire, penser et réfléchir tranquillement après ma libération. J’ai l’intention, entre autres choses, de consacrer beaucoup plus de temps à la lecture et à la
réflexion. Et évidemment, il y a ces Mémoires au sujet des années présidentielles qui requièrent vraiment, à présent, une attention urgente.
« Quand j’ai dit à l’un de mes conseillers, il y a quelques mois, que je voulais prendre ma retraite, il m’a lancé : « Mais vous êtes à la retraite. » Si c’est réellement le cas, je devrais dire aujourd’hui que j’annonce que je prends ma retraite de ma retraite.
« Je n’ai pas l’intention de me couper complètement du public, mais je veux désormais être en situation de vous demander si vous avez envie de me voir, plutôt que d’être quelqu’un à qui l’on demande de faire des choses et d’avoir des activités. Mon message,
c’est donc : ne vous manifestez pas, ne m’appelez pas, c’est moi qui me manifesterai et, le cas échéant, vous appellerai. []
« Merci de votre attention et merci de votre bonté pour un vieux monsieur merci de lui permettre de prendre du repos, même si beaucoup d’entre vous pensent qu’après vingt-sept années passées à se tourner les pouces sur une île et en d’autres lieux le surplus de
repos n’est pas vraiment mérité. »
