Hamoud Ould Abdi
Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement mauritanien.
A priori, rien ne le prédestinait au poste qu’il occupe aujourd’hui. Il y a vingt ans, Hamoud Ould Abdi (41 ans dans un mois) faisait connaissance avec les geôles du régime militaire de Khouna Ould Haïdallah (1980-1984). « C’était le temps de la chasse aux sorcières contre les nassériens et les baasistes », se souvient-il. Depuis le 13 novembre 2003, il est le porte-parole du gouvernement mauritanien et ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement.
Très disponible, il reçoit volontiers les journalistes étrangers de passage. « Je suis là pour ça, mon bureau est ouvert, venez quand vous voulez », dit-il en toute simplicité. Mais il n’hésite pas, en retour, à vous appeler à n’importe quelle heure pour vous convier à une réunion électorale, le soir même, ou à quelque événement impromptu, le lendemain. C’est l’un des rares ministres africains de l’Information à tenir un « point de presse » hebdomadaire pour commenter les dernières décisions du Conseil des ministres. Il faut aller plus loin que les dépêches de l’agence officielle et, surtout, garder le contact avec une presse qui, souvent, ne mâche pas ses mots et rate rarement une occasion de caricaturer tel ou tel membre de l’administration. Plus de neuf cents journaux ont été autorisés depuis l’adoption du code de la presse, en 1991.
Né à Lehoueitat, dans le Tidjikja, une région du centre du pays, Ould Abdi est juriste de formation et homme de lettres modernes – option français, précise-t-il. Fervent militant du nationalisme arabe, il présida de 1982 à 1986 l’Union nationale des étudiants et stagiaires (UNESM), qui regroupait toutes les sensibilités politiques, ce qui lui vaudra, on l’a vu, un séjour en prison. Libéré en décembre 1984, il s’engage dans l’action sociale et s’efforce de convaincre les étudiants en vacances de participer à la lutte contre l’analphabétisme. Ce fléau touchait, à l’époque, 82 % de la population…. En 1987, il est chef de service au département de la traduction et de la législation de la présidence de la République. Trois ans plus tard, il en est nommé directeur. Membre fondateur du parti au pouvoir, il passe dix ans (1993-2003) à l’Union du Maghreb arabe, où il assure le secrétariat général de l’Instance judiciaire. Il est désormais partisan de la « voie euro-méditerranéenne ». Un « choix essentiel pour la Mauritanie », juge-t-il.
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