Du rififi à la Maison ronde
Publié le 7 juin 2004 Lecture : 2 minutes.
Pour Jean-Paul Cluzel, ancien directeur de RFI nommé le 12 mai PDG de Radio France, la page semble bel et bien tournée, d’autant que le nom de son successeur à la tête de la radio mondiale est connu depuis le 1er juin : Antoine Schwarz. Trois semaines après sa prise de fonction, Cluzel s’est livré à un remaniement de la Maison ronde, sous le regard inquiet de ses nouveaux salariés. Jean-Luc Hees, une figure de Radio France, au micro de France Inter depuis 1972 – et son actuel directeur -, vient d’être remercié. Il serait détrôné par Gilles Schneider, directeur adjoint de RFI. Pour l’heure, on ne connaît toujours pas le remplaçant de Pierre Bouteiller à la tête de France Musiques, lui aussi congédié. Quant à Antoine Schwarz, il s’apprête à emménager dans les bureaux de RFI. Après tout, ce sexagénaire, élu administrateur de la radio mondiale pour cinq ans par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), connaît bien le monde de l’audiovisuel.
Dès 1974, peu après sa sortie de l’ENA, il se voit en effet confier des missions relatives aux médias au sein de plusieurs cabinets ministériels. En 1978, il rejoint Radio Monte-Carlo (RMC), jusqu’en 1981. Puis il touche à l’édition et au cinéma avant de revenir à ses premières amours : la radio. En 1986, il est bombardé PDG de la Société financière de radiodiffusion (Sofirad), chargée de gérer RMC, mais aussi RMC Moyen-Orient, Africa n° 1 et la franco-marocaine Médi1. En 1994, il est nommé PDG de SFP-Production et de SFP-Cinéma, du temps où la Société française de production n’était pas encore privatisée. Des expériences que le CSA qualifie d’« adaptées à l’exercice de la fonction de président de la société Radio France internationale ».
Reste à savoir quelle stratégie il adoptera. Continuera-t-il sur la lancée de Cluzel, qui avait réussi à dynamiser RFI, grâce notamment au format « tout info » ? Cédera-t-il aux pressions gouvernementales, dont se fait d’ailleurs l’écho Cluzel, pour que RFI revienne dans le giron de Radio France ? Scharwz devra rapidement répondre à ces interrogations, sinon devant les salariés, du moins devant le Quai d’Orsay, principal bailleur de fonds de RFI.
