Bonn relance le débat

Publié le 7 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Les énergies renouvelables sont prometteuses, mais encore marginales. C’est de ce constat qu’est née la rencontre de Bonn, premier sommet mondial sur le sujet, qui s’est tenue du 1er au 4 juin en présence de représentants de 154 pays. Ouvrant la conférence, le ministre allemand de l’Environnement a rappelé les avantages de ces énergies : propres – elles n’émettent pas de Co2, principal gaz à effet de serre -, disponibles presque partout, inépuisables – contrairement aux ressources fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) -, permettant d’électrifier des régions isolées et, enfin, indispensables pour réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole.
Mais ces énergies « vertes » ne représentent, d’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), que 13,5 % de l’offre énergétique mondiale, contre 35 % pour le pétrole, 23,4 % pour le charbon, 21,2 % pour le gaz et 6,9 % pour le nucléaire. Et la part des « renouvelables » est encore plus faible pour l’ensemble des vingt-six pays membres de l’Agence, où elle plafonne à 5,5 %. Néanmoins, cette moyenne cache de profondes disparités, les États d’Europe du Nord étant largement en avance. Les énergies renouvelables représentent ainsi 45 % de l’offre énergétique en Norvège, 29 % en Suède et 23 % en Finlande. Si ces nouvelles énergies ne représentent que 3,1 % de l’offre au Japon, le pays est le champion mondial du solaire avec une production de 452 mégawatts, soit la moitié du volume produit à l’échelle de la planète. L’Allemagne, l’Espagne, les États-Unis et le Danemark assurent, quant à eux, 86 % de l’énergie éolienne.

Les sources renouvelables sont aussi utilisées dans les pays en développement, essentiellement sous forme de biomasse – le bois de chauffe. Mais le combat contre la déforestation requiert la mise en place d’énergies alternatives. Certaines, comme le solaire photovoltaïque, sont d’ailleurs particulièrement adaptées à l’électrification des régions rurales, où l’habitat est isolé ou dispersé.
Reste que le développement des « renouvelables » ne pourra se faire sans la mise en oeuvre de politiques nationales volontaristes : investissement massif dans la recherche pour réduire les coûts des technologies, mise en place d’aides publiques importantes, de systèmes de tarification intéressants et de mécanismes d’incitations fiscales. Des soutiens qui semblent d’autant plus légitimes que les énergies « traditionnelles » bénéficient de subventions importantes. Enfin, les écologistes rappellent que la compétitivité des énergies renouvelables est bien réelle dès lors que l’on prend en compte les « externalités » des énergies fossiles, c’est- à-dire leurs coûts sanitaires et environnementaux.

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À Bonn, les déclarations d’intention ont eu la part belle, tous les pays s’engageant à diversifier leur approvisionnement énergétique en recourant davantage aux « renouvelables », sans pour autant qu’aucun objectif chiffré ne figure dans la déclaration finale de la conférence, et ce à la demande… des États-Unis.

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