Attention aux antipaludéens contrefaits

Publié le 7 juin 2004 Lecture : 1 minute.

Au Cameroun comme dans la plupart des pays d’Afrique, l’automédication est une pratique courante. Les consultations sont trop chères et les structures de soins trop éloignées.
L’approvisionnement sur le marché informel permet de bénéficier de prix moins élevés. Mais les médicaments de mauvaise qualité – faux ou contrefaits – non seulement ne permettent pas de lutter contre la maladie, mais favorisent l’augmentation du nombre de parasites résistants, donc accroissent les risques d’échecs thérapeutiques. C’est particulièrement vrai des antiparasitaires, dont les antipaludéens.
Des chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) ont voulu savoir ce qu’il en était dans ce pays où le paludisme est endémique. Ils ont analysé 284 échantillons obtenus auprès de 132 sources de vente différentes dans 16 localités. Il est apparu que 38 % des médicaments supposés contenir de la chloroquine, 74 % de la quinine et 12% de sulfadoxine-pyriméthanine ne contenaient en réalité soit aucun principe actif, soit ils contenaient un principe actif en quantité insuffisante, soit un principe actif d’une autre nature, soit des composés inconnus.
L’automédication pourrait pourtant constituer une stratégie d’intervention rapide en cas de crise paludique et diminuer le risque d’évolution vers des formes graves… si les médicaments convenaient. Il apparaît donc nécessaire que des mesures gouvernementales soient prises pour assurer une meilleure régulation de l’importation et de la distribution de produits génériques de bonne qualité, ainsi qu’un contrôle des fraudes et de la formation.

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