Un gouvernement d’inconnus

Publié le 7 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

La liste des 28 membres du nouveau gouvernement – parmi lesquels 3 femmes – a finalement été rendue publique le 28 avril, plus d’une semaine après la nomination de Zeine Ould Zeidane à la primature. La classe politique mauritanienne attendait avec impatience de pouvoir juger sur pièces de l’autonomie de Sidi Ould Cheikh Abdallahi par rapport aux militaires – dont il a été soupçonné d’être le candidat -, mais aussi aux tribus et aux partis qui l’ont soutenu. Pendant sa campagne électorale, le nouveau chef de l’État s’était engagé à prendre en compte la seule la compétence
Aucun des ténors du Mithaq, la coalition de partis membres de l’ancienne majorité présidentielle et d’indépendants qui a soutenu « Sidi », ne figure dans la nouvelle équipe. Ils en sont d’ailleurs fort mécontents. C’est « un gouvernement d’inconnus », s’est étonnée la presse arabophone. Seul Messaoud Ould Boulkheir, qui a rallié Cheikh Abdallahi entre les deux tours, a été remercié pour son soutien : quatre membres de son parti, l’Alliance populaire progressiste (APP), décrochent un ministère (Agriculture, Hydraulique, Jeunesse, Coopération).
Comme promis, les technocrates se taillent la part du lion. Mohamed Saleck Ould Lemine, un ancien ambassadeur en Suisse, hérite des Affaires étrangères ; Abderrahmane Ould Hamma Vezzaz, un ancien cadre de la Banque arabe de développement économique en Afrique, de l’Économie et des Finances (réunies, c’est une nouveauté, dans un même ministère) ; et Mohamed el-Moktar Ould Mohamed el-Hacen, un ancien de la Banque mondiale, du Pétrole et des Mines.
Certains croient toutefois discerner l’ombre des militaires derrière quelques noms, ceux notamment de Mohamed Ould Mohamed Lemine, nouveau ministre de la Défense et frère de l’ancien ministre de l’Intérieur, et de Ba Madine (Artisanat et Tourisme). À l’exception de Limam Ould Teguedi (Justice), aucun des nouveaux ministres n’a servi sous Maaouiya Ould Taya. Et aucun n’a fait partie du gouvernement de transition. Symboliquement, un Négro-Mauritanien, Yall Zakaria, a été nommé à l’Intérieur, où il sera chargé de régler dans un délai de six à douze mois – conformément à une promesse de campagne – le sort de ses congénères réfugiés au Sénégal.

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