Burkina Faso : colère et indignation à l’inhumation de gendarmes tués à Inata

Trente-six des 53 gendarmes tués le 14 novembre lors de l’attaque jihadiste du poste de gendarmerie d’Inata ont été inhumés le 23 novembre à Ouagadougou, devant une foule de parents en colère.

Des soldats du Burkina Faso, le 7 août 2018, à Abidjan. Photo d’illustration. © AFP

Des soldats du Burkina Faso, le 7 août 2018, à Abidjan. Photo d’illustration. © AFP

Publié le 24 novembre 2021 Lecture : 2 minutes.

Plusieurs centaines de personnes, familles des victimes, autorités militaires et soldats, se sont recueillies mardi devant les cercueils alignés, recouverts du drapeau national, neuf jours après l’attaque du détachement de gendarmerie d’Inata, dans la province du Soum. Le processus d’identification des autres victimes se poursuit, selon le gouvernement.

Colère des familles

Décorés à titre posthume, les soldats ont été inhumés au cimetière municipal de Gounghin, avec trois heures de retard sur l’horaire prévu en raison de tensions. « Nos enfants sont morts pour la patrie et voilà qu’on vient les enterrer sauvagement », a lancé Adama Zerbo, proche d’une des victimes, déplorant le format des tombes « non conforme aux usages courants » pour les militaires. Selon un officier de la gendarmerie, « il n’y a aucune intention ou volonté de sabotage. Si c’était le cas, nous serions les premiers à ne pas accepter qu’on inhume de la sorte nos frères d’armes ».

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« Aujourd’hui, on les a décorés et on remet 200 000 F CFA [305 euros] aux familles. Ce n’est pas ce que nous demandons. Nous demandons d’enterrer dignement nos frères, nos fils, nos parents », a déclaré Gouba Yacouba, frère aîné d’un homme tombé à Inata. « Les enfants se sacrifient pour la nation et derrière il n’y a aucun soutien, aucun accompagnement, ça fait mal. On souhaite que les autorités mettent tous les moyens possibles pour anéantir ce fléau du terrorisme », a plaidé de son côté Issa Santi, également proche d’une victime.

« En s’engageant dans l’armée, on savait que notre frère pouvait mourir au front. Ce n’est pas sa mort en elle-même qui fait mal. Ce sont les circonstances dans lesquelles lui et ses camarades sont morts qui font mal », a témoigné un autre, expliquant avoir déjà perdu trois frères et cousins lors de précédentes attaques.

À court de munitions et de vivres

Le 14 novembre au petit matin, une colonne de pick-up et de motos comprenant « plus de 300 combattants » jihadistes, selon des sources militaires, ont attaqué le camp du détachement de gendarmerie d’Inata. Le dernier bilan officiel – toujours provisoire – fait état de 57 morts, dont 53 gendarmes, et 47 rescapés. Des opérations de recherches étaient toujours en cours, en début de semaine, pour retrouver d’éventuels survivants.

Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière perpétrée contre les forces de défense et de sécurité depuis que le Burkina Faso est confronté aux assauts jihadistes, qui ont fait environ 2 000 morts et 1,4 million de déplacés. Les gendarmes attaqués attendaient la relève depuis plusieurs jours et avaient lancé un appel à l’aide, affirmant commencer à être à court de munitions et de vivres.

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Avec AFP

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