3 questions à Boubker Jai

Directeur général d’Attijariwafa Bank

Publié le 9 mai 2007 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : La Banque du Sud tunisienne a été votre premier gros investissement international. Mais, pour l’instant, elle ne vous rapporte rien. Est-ce un échec ?
Boubker jai : Pas du tout. Il faut du temps pour rentabiliser un investissement. Nous avons acquis fin 2005 la Banque du Sud en consortium avec Banco Santánder. Il fallait d’abord améliorer son organisation interne et assainir les comptes. Ce plan stratégique a été démarré dès le début de 2006 et nous avons notamment effectué une recapitalisation de 130 millions de dinars tunisiens (75 millions d’euros, NDLR), dont 50 millions sous forme de capital et 80 millions sous forme d’obligations. Fin 2006, le résultat affiché par la Banque du Sud est largement négatif, fruit du travail d’assainissement, mais dès 2007 nous retournerons à une situation positive.
La BMCE va acquérir 35 % du Groupe Bank of Africa. De votre côté, vous semblez préférer réaliser de petites acquisitions au Sud du Sahara, au Sénégal notamment. Votre stratégie est-elle de multiplier les petites acquisitions ?
Nous sommes une banque marocaine qui a bâti un modèle spécifique. Nous voulons dupliquer ce modèle dans d’autres pays. Il faut donc que nous ayons la majorité du capital. En ce moment, nous examinons toutes les opportunités qui s’offrent à nous en Afrique de l’Ouest. Et, pour le moment, nous regardons peu du côté de l’Afrique centrale.
Comment voyez-vous l’avenir du secteur financier africain ? Quel rôle devraient y jouer les banques européennes ainsi que les grandes banques africaines ?
Les banques européennes ne vont pas perdre de leur importance. Les françaises, notamment, sont toujours aussi attentives à ce qui se passe en Afrique. Quant à l’émergence de banques africaines, elle est logique : les marchés africains sont relativement petits et les tailles des banques prises séparément montrent des possibilités de regroupement. Attijari veut d’ailleurs jouer un rôle de premier plan dans les pays où nous nous installons. Globalement, le secteur bancaire africain a atteint un certain niveau de maturité, mais le taux de bancarisation reste peu élevé. Fatalement, la notion de banque africaine devient une nécessité.

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