Pauvreté : exception subsaharienne

Publié le 9 mai 2007 Lecture : 1 minute.

Dans son dernier rapport sur le suivi des Objectifs du millénaire pour le développement (ODM), présenté le 10 mai à Paris, la Banque mondiale montre que le premier des OMD est en voie d’être atteint partout dans le monde, sauf en Afrique subsaharienne. Cet objectif, approuvé en septembre 2000 par le sommet des Nations unies (« Pour un monde meilleur »), consiste à réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, c’est-à-dire, avec moins de 1 dollar par jour (valeur du dollar exprimé en parité de pouvoir d’achat, PPA). Concrètement, il s’agissait de ramener le nombre de pauvres absolus – qui ne mangent pas à leur faim, qui n’ont pas de quoi se soigner et qui vivent dans des bidonvilles – de 1,2 milliard en 1990 à 600 millions en 2015 (sachant qu’au moment du sommet du millénaire, ils étaient 1,1 milliard). En termes de pourcentage par rapport à la population des pays en développement, le taux de pauvreté devait passer de 28,7 % en 1990 à 10 % en 2015 (il était de 22 % en 2000), cette « réalisation humanitaire » devant être accompagnée d’un doublement de l’aide et des investissements dans les secteurs sociaux (éducation, santé, infrastructures sanitaires).
À mi-parcours, on s’aperçoit que l’Asie de l’Est (qui comprend la Chine et l’Indonésie) est sur la bonne voie (la diminution y est même supérieure à 50 %). De même pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, l’Amérique latine et même l’Asie du Sud (qui comprend l’Inde, le Bangladesh et le Pakistan). En Chine, le nombre de pauvres est tombé à 128 millions en 2004, contre 374 millions en 1990. En Afrique subsaharienne, à cause de la détérioration des revenus et de l’accroissement démographique, le nombre de pauvres devrait augmenter d’ici à 2015, passant à 329 millions, contre 298 millions en 2004 et 168 millions en 1981. Le taux de pauvreté n’a commencé à diminuer – grâce au rythme élevé de la croissance économique (plus de 5 % par an) – qu’à partir de 2001. Il a augmenté jusqu’en 2000 (à 45 %) pour reculer à 41 % en 2004. Un pauvre sur deux vivra en Afrique subsaharienne en 2015.

* Banque mondiale, Global Monitoring Report 2007, mai 2007, 274 pages, 26 dollars.

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